Je m’appelle Sonia – enfin, c’est le pseudo que j’ai choisi, un petit clin d’œil à la dernière pute qu’il a fréquentée. À 66 ans, me voilà enfin divorcée, libérée après quarante-six ans de mariage. Quarante-six ans à jouer la femme modèle, celle qui élève les @#$%&, fait briller la maison et sourit aux invités pendant que lui, l’homme respectable, subvenait aux besoins de la famille. "Tu n’as pas besoin de travailler", disait-il. Ce qui se cachait derrière : "Tu n’as pas besoin de penser, de respirer, d’exister sans moi."
Et puis, un jour, les @#$%& sont partis. Les chambres sont devenues silencieuses. Surtout la nôtre, puisque nous dormions séparés depuis des années. Un soir, par curiosité, j’ai ouvert son ordinateur. Des onglets oubliés, des sites pornos, des vidéos glauques. Au début, le dégoût. Puis, une obsession est née : espionner.
Une amie m’a soufflé : "Ramasse des preuves. Prépare-toi." Alors j’ai appris. L’IA est devenue mon arme secrète. Elle m’a guidée, m’a montré comment fouiller, enregistrer, sauvegarder. Trois ans à compiler ses mensonges, ses infidélités, ses dérives. Pendant qu’il me traitait comme un meuble, il dépensait des fortunes en escortes, en fantasmes malsains. Moi qui n’avais plus droit à un effleurement depuis des lustres.
Le divorce a été une guerre. Mais j’avais tout : captures d’écran, transactions bancaires, conversations obscènes. Le tribunal lui a ri au nez quand il a tenté de jouer les victimes. Aujourd’hui, la banque l’attend. Les comptes sont vides. Les rôles sont inversés.
Et puis… il y a Bob.
Pendant que je le traquais, je suis tombée sur son petit secret à lui. "Bob voyeur" , l’homme bien sous tout rapport, adorait se branler dans des culottes de femmes. Des voisines, des collègues… peut-être même la mienne,
Eh bien, maintenant, c’est mon tour.
Je souris en glissant une petite annonce sur un forum discret : "Culottes portées, sur mesure. Envoyez vos fantasmes… et votre argent."
L’ironie est délicieuse. Eux croient contrôler, posséder. Mais c’est nous, les femmes modèles, qui tenons les ficelles.
Et cette fois, c’est moi qui fais payer.