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Le trou

Envoyé par Oncle-Julien 
Homme, 53 ans, France
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Épisode 46

Une délicieuse collation

Ce mercredi matin, assis à mon bureau, j’expédie les affaires courantes. Des courriels auxquels il me faut donner suite. Le canevas d’un nouveau texte afin d’alimenter mon blog en récits distrayants autant qu’attractifs. L’esprit occupé à toutes ces pensées je suis tiré de ma concentration par les vibrations de mon I-phone. Je m’en saisis machinalement. Le visage d’Anne-Marie apparaît à l’écran. Son sourire. << Bonjour. Ça marche toujours pour cet après-midi ? Quinze heures ? >> demande t-elle. Je confirme. Avec cette pluie, il n’est pas question d’aller randonner. Je propose une nouvelle fois de nous voir chez moi. Mon amie préfère nous recevoir chez elle. << Entre deux préparations pour mes cours. C'est plus simple pour moi. Nathalie sera là, comme convenu ! >> précise t-elle en mimant un bisou avant de raccrocher. Mon état mental vient subitement de basculer. Difficile de rester focalisé sur mes écrits. Ma libido vient de faire son entrée sans frapper. Flattant ma psyché de pensées tendancieuses. Je sais ce qui m’attend à quinze heures.

Avec quelques efforts bien nécessaires j’arrive au terme de mes travaux. Il va être midi. Je quitte le salon pour la cuisine. L’assaisonnement d’une salade de tomates pendant que rissole un dos de cabillaud blanc et que gonfle du riz complet. Je mange de bon appétit en essayant de diversifier mes idées obsédantes. Emmener la voiture au garage par exemple. Ou encore prendre rendez-vous chez l’ostéopathe. Rien à faire j’en reviens toujours à nos retrouvailles de cet après-midi. Je m'en réjouis doublement. Notre projet décidé samedi dernier et la présence de Nathalie. Dès la vaisselle terminée, les dents brossées, je retourne écrire un peu. Ces pensées sont idéales à l’inspiration d’un récit érotique. Les histoires proposées sur mon blog sont toujours inspirées de faits réels. Leurs héroïnes empruntent aux femmes connues par le passé. Ce qui me permet de délicieuses introspections durant les narrations. Souvenirs. Il va être quatorze heures. Il serait temps de me préparer. Je le suis déjà mentalement. Le reste n’est que péripéties.

Je sais qu’il existe un grand nombre de femmes qui apprécient les hommes élégants. Faisant preuve d’une certaine classe. Aussi, je monte avec en tête la tenue que je vais adopter. Un boxer Calvin Klein noir et moulant. Un pantalon beige, à pinces et à plis. Une chemise crème savamment déboutonnée. Des mocassins d’un brun clair. Une veste assortie. Christine, mon ancienne compagne disparue, appréciait mon parfum magnolia. Discret mais envoûtant. Autant ravir les deux complices qui m’attendent probablement déjà. Préparant leurs stratégies féminines. Cette pensée est à me ravir. J’en imprègne mon foulard de légère soie beige. Je prends quelques poses devant le grand miroir de la penderie du hall d’entrée. Je suis satisfait par mon reflet. Je me réjouis à l’idée de faire mon petit effet. Nous nous voyons la plupart du temps en tenues de randonnées. Ça va drôlement changer les apparences. De quoi beaucoup nous amuser. C’est sous le parapluie, mais avec une température de 20°, que je traverse le jardin.

Chaussé de mes mocassins, je dois rester d’une grande prudence sur les dalles de grès. Extrêmement glissantes. Il y a une quinzaine de kilomètres à parcourir. Anne-Marie habite un appartement situé au premier étage d’un immeuble résidentiel qui en compte cinq. Je gare la voiture sur le parking. À peine ai-je sonné que la voix d’Anne-Marie retentit dans le haut parleur. << Vous êtes le monsieur des assurances ? >>. Je ris. Je tiens mon parapluie d’une main, l’emballage contenant les trois tartelettes aux fraises achetées à la pâtisserie voisine dans l’autre. Je réponds : << Oui, c’est ça, je viens pour l’assurance. L’assurance de vous faire passer un bon moment ! >>. J’entends rire. Deux rires. Nathalie est donc déjà là. Le piège se referme en même temps que la porte de l’immeuble derrière moi. Je préfère les escaliers. Un petit exercice cardio-vasculaire est toujours le bienvenu. C’est un couloir lumineux grâce aux deux grandes baies vitrées à chaque extrémité. Des bacs de plantes vertes. Une odeur indéfinissable mais très agréable.

Trois portes. C’est la seconde au fond, à droite. Je m’ajuste. Je sonne. Il me semble percevoir des chuchotements. La porte s’ouvre. Quelle surprise. Je ne l’ai jamais rencontré ainsi. Anne-Marie est vêtue d’un tailleur bleu nuit. D’un chemisier blanc sous une veste blaser bleu nuit également. Des escarpins à talons. Noirs avec la petite sangle de cuir qui enserre la cheville. Ses cheveux relevés en chignons. Ses lunettes de professeur. C’est un véritable choc. Elle est magnifique. Je ne peux m’empêcher de le lui dire avant d’entrer. << Mais toi aussi. Waouh, la classe ! >> lance t-elle. À peine suis-je dans l’entrée que Nathalie fait son apparition. Elles ont superbement préparé ce "plan". Nathalie porte une jupe carmin, légèrement évasée au-dessus du genoux. Un chemisier de soie rouge aux discrets motifs de dragons Chinois oranges. Les manches bouffantes. Des mocassins bruns à légers talons. Je ne peux m’empêcher de les féliciter toutes les deux pour leurs élégances et pour l’accueil. Anne-Marie me débarrasse du parapluie et du paquet.

Elles m’invitent à les suivre au salon séjour. C’est un appartement spacieux, lumineux. Deux balcons. Des plantes partout. En m’installant dans le canapé, je dis : << Il manque un chat qui vient se faire câliner ! >>. Nathalie répond du tac au tac : << Et des chattes, ça fera l’affaire ? >>. Décidément, les professeurs des écoles cachent un humour décapant. Nous rions aux éclats quand je réponds : << Je vais encore avoir plein de poils partout alors ! >>. Je reste seul avec Nathalie qui me fait face, installée dans un des deux fauteuils. Anne-Marie est à la cuisine à préparer le thé. << Tu fais tes courses tous les samedis matins à l’hypermarché ? >> me demande la jeune femme. Je réponds : << Oui, c’est sympa et ça me fait mon bain de foule pour la semaine ! >>. Tout en parlant, Nathalie décroise ses jambes. Je ne sais pas si c’est délibéré mais elle ne les garde pas serrées. Il subsiste ce léger écartement. Très suggestif. Je porte mon regard avec insistance sur ses genoux. Je veux absolument que Nathalie saisisse bien l’attraction qu’elle exerce.

J’attends alors ce réflexe féminin habituel. Qu’elle resserre ses cuisses. Il n’en est rien. De délicieuses émotions commencent à m’envahir. C’est très certainement réciproque car l’écart des genoux se fait un peu plus espacé. Je ne distingue toutefois rien sous l’obscurité de sa jupe. Nous bavardons depuis une dizaine de minutes. Le regard de Nathalie sur ma braguette se fait de plus en plus appuyé. Distingue t-elle l’énorme bosse qui la déforme ? Anne-Marie revient en portant un plateau qu’elle dépose sur la table basse. Les tartelettes sur de ravissantes assiettes à motifs bleus. Les tasses assorties ainsi que la théière. Elle s’installe dans l’autre fauteuil. << Si on commence à parler boulot, tu nous grondes ! >> lance t-elle. << Et tu fais également des trous dans les planches en hiver ? >> demande Nathalie. Je distingue à présent le coton blanc de sa culotte. L’émotion me submerge en même temps qu’une décharge électrique le long de ma colonne vertébrale. Pas folle la guêpe, Anne-Marie a remarqué mon regard insistant.

Cela ne ferait-il pas partie d’une stratégie ? Les sourires complices qu’elles se lancent parfois m’en convainquent. Après avoir retiré ma veste, je me vautre en prenant mes aises. Par légères contractions des muscles fessiers, je fais bouger mon sexe. Ma braguette semble alors animée. Agitée même, devrais-je préciser. Il y a de plus en plus de longs moments de silence. Les jeunes femmes observent cette animation spectaculaire avec une esquisse de sourire amusé. Ce qui stimule encore davantage mes ardeurs. Nathalie pose sa jambe gauche sur l’accoudoir gauche. Ne cachant plus rien des fines dentelles de son sous vêtement. Anne-Marie mime soudain une masturbation masculine en me fixant. Le silence est lourd et pesant. Je suis en sueur sous mes tissus. Est-ce une invitation ? J’hésite encore. L’indécence provocante de Nathalie, lorsqu’elle lève sa cuisse droite pour la poser sur l’accoudoir de droite, supprime mes dernières hésitations. Je descends doucement la tirette de mon pantalon. Sur le noir luisant de mon boxer.

J’entends la profonde inspiration de Nathalie. Pour en extraire le locataire avec davantage de facilité, je me lève. Les deux spectatrices sont à nouveau en apnée. Je fais tout cela avec des gestes lents, mesurés. Après tout, c’est une authentique prestation exhibitionniste à laquelle m’encouragent mes deux hôtesses. Mon numéro d’acteur se doit d'être irréprochable. Mon érection jaillit tel un diable de sa boîte. Rebondissant plusieurs fois avant de se stabiliser dans une raideur immobile. À nouveau les profonds soupirs de mes deux voyeuses. Leurs apnées ne sont pas volontaires, elles sont la résultante de l’excitation qui les gagne. Nous vivons là, tous les trois, un de ces intenses moments d’exception. Nul doute que nous avons le désir de l’apprécier dans sa totalité. Anne-Marie se lève. Retrousse sa jupe droite avant de s’installer comme Nathalie. Toutes les deux, leurs cuisses largement écartées. Je m’assois. C’est inconfortable en érection. Contrariée par mon pantalon, le ceinturon. Aussi, je déboutonne le tout.

Nathalie se touche. D’abord sur la culotte puis en y fourrant sa main. Son sourire est devenu timide. Elle n’ose plus soutenir mes regards. Comme gênée de son comportement. Comportement qu’elle ne voudrait certainement pas, et pour rien au monde, interrompre. Anne-Marie ne porte pas de culotte. Est-ce un plug dont je distingue les facettes bleutées comme un saphir taillé ? Ma libido est mise à rude épreuve. Même si je suis coutumier de ces situations, et abonné aux coquines, je dois admettre que je n’en mène pas large. J’éprouve les mêmes vertiges qu’au bord d’une falaise. Je saisis mon érection à sa base. Entre le pouce et l’index. Nathalie cesse d’agiter sa main dans sa culotte. À nouveau en apnée, elle observe avec l’attention d’une entomologiste. Anne-Marie se vautre en avançant son bassin, ses fesses sur le bord du fauteuil. Elle maintient ses jambes relevées en tenant ses cuisses par en-dessous. Elle m’adresse un clin d’œil. Je me masturbe doucement. Mes regards vont de l’une à l’autre. Oui, c’est bien un plug anal. Bien coincé.

Je perçois le petit cri qu’étouffe immédiatement Nathalie. Elle reprend sa masturbation en mordillant sa lèvre inférieure. Comme elles sont belles toutes les deux dans leurs égarements féminins. Je suis autant en proie à l’excitation qu’à l’émotion. Ni l’une, ni l’autre ne sont mon genre de femme et pourtant je pourrais leurs consacrer là, le restant de mon existence. Même dans ces instants de douces folies je suis d’abord subjugué par leurs classes. Anne-Marie se lève. Elle contourne la table pour venir s’accroupir entre mes jambes. Mon sang ne fait qu’un tour, mais quel tour ! Elle pose ses mains à plat sur mes cuisses. << Mmhh, tu sens bon ! C’est quoi ? >> dit elle. Je murmure : << Fragrances de magnolia ! >>. Nous rions tous les trois. Nathalie se lève à son tour. Elle s’installe sur le canapé. Elle ne veut surtout rien perdre de ce qui se prépare. Anne-Marie avance son visage. Elle hume longuement ma virilité. << Tu t’en es mis là aussi ? >> lance t-elle. Nathalie se redresse sur un bras pour s’approcher, afin de sentir également.

Je tapote délicatement mon sexe contre le visage d’Anne-Marie. Puis je le frotte sur son nez, ses joues. Elle s’offre avec une expression d’extase. À nouveau les profonds soupirs de Nathalie sur ma gauche. Après chacune de ses apnées elle reprend ainsi sa respiration. Anne-Marie change de position pour s’assoir sur sa fesse droite. La bonne hauteur. D’un mouvement de tête gracieux elle gobe l’extrémité de mon sexe. Il est de la dureté d’une branche de chêne. Refusant de se plier vers l’avant. Ce qui oblige ma partenaire à se relever pour se mettre bien droite sur ses genoux. Nathalie, penchée vers moi, en appui sur son bras droit, regarde avec grand intérêt. Je lève mon bras gauche pour passer ma main sous ses cheveux, caresser sa nuque. Elle pousse un gémissement. Je la sens frissonner. De mon autre main je saisis le chignon d’Anne-Marie. Rien ne semble plus pouvoir la tirer de sa concentration passionnée. Ses joues creusées par l’effort de succion. J’appuie. Je relâche. J’appuie à nouveau. Je relâche pour recommencer.

Elle ouvre les yeux avec un regard interrogateur. Nathalie se rapproche jusqu’à pouvoir poser sa tête sur ma cuisse gauche. Je tiens sa nuque d’une poigne ferme. Pour pouvoir enfin déglutir, laisser reposer sa mâchoire, Anne-Marie se dégage de mon étreinte. Son regard à présent plein de reconnaissance. J’appuie sur la nuque de Nathalie. Elle oppose une résistance. Je n’insiste pas. Peut-être devrais-je. Anne-Marie se relève. Masse ses genoux avant de s’assoir à ma droite. << J’ai envie ! >> murmure t-elle en s’installant. Je me lève. Je retire ma chemise trempée de sueur. Je retire mon pantalon. Je suis là, tel un acteur porno des années soixante dix, juste en chaussettes. Il manque la fausse moustache de mon avatar. Un peu ridicule. Je reste en appui sur mes bras en me positionnant sur ma partenaire. J’aime quand elles prennent toutes les initiatives. Anne-Marie saisit mon érection pour se l’introduire. Elle la frotte un peu sur ses lèvres intimes, sur son clitoris, avant le coup de reins décisif. Je reste immobile. Nathalie vient s’assoir au sol. Son visage tout près des nôtres.

Je peux distribuer des bisous. J’embrasse Anne-Marie en la berçant lentement. Ses gémissements se confondent aux miens. Quand je veux embrasser Nathalie, elle esquive. Peut-être n’aime t-elle pas. Nous ne nous livrons pas à une gestuelle sportive. Nous faisons l’amour dans la tendresse. Mes lèvres caressent son cou, ses joues, les siennes. J’adore lécher les sourcils. Mordiller le lobe des oreilles. Titiller les endroits sensibles du bout de ma langue. Nathalie, à genoux, son visage à quelques centimètres des nôtres, se touche. En humant nos odeurs comme si elle cherchait à s’en enivrer. Offrant ses joues à mes lèvres. À ma langue frétillante. Anne-Marie accélère à chaque fois qu’elle me voit faire. J’harmonise alors mon mouvement avec le sien. Le crépuscule s’annonce. Nous sommes probablement à nous divertir depuis plus de deux heures. Nathalie se redresse. Elle n’est plus dans mon champs de vision. Soudain, je sens sa main empoigner mes bourses. Elle y fait un anneau de ses doigts.

Avec cette sensation, c’est moi qui accélère. Les gémissements d’Anne-Marie sont annonciateurs des évènements à venir. Elle tortille du bassin, cherche le meilleur angle, s’accroche à mon cou, passe ses jambes autour de ma taille. Littéralement suspendue à moi, dans un profond râle, elle s’emmène à l’ultime. Son corps s’accroche au mien comme en proie au désespoir. Moi aussi je me lâche. Je ne peux réfréner mon cri qui déchire le silence revenu. Nathalie n’a pas relâché son étreinte. C’est qu’elle se met à me les malaxer. Anne-Marie et moi retombons ensemble, trempés de sueur. Nos peaux glissent l’une contre l’autre. << Pipi ! >> murmure ma complice. Je me redresse pour la laisser courir vers la porte. Nathalie me lâche enfin. Je prends son visage entre mes mains pour dire : << J’adore ta présence. J’adore tes initiatives. J’adore les voyeuses ! >>. Elle me fait le plus adorable des sourires avant de répondre : << Je peux refaire ? Si je ne dérange pas ? >>

Elle prononce ces paroles avec tant d’innocence coupable que nous en rigolons comme des bossus. Anne-Marie revient en s’ajustant. Son bel ensemble tout fripé. Elle nous trouve ainsi en disant : << Quand la chatte n’est pas là les souris dansent ! >>. En riant, Nathalie saisit mon sexe ramollit pour le secouer en s’écriant : << La souris ! >>. Anne-Marie propose une douche avant de préparer le repas du soir. Il est dix huit heures trente. << Aucune notion du temps cet après-midi ! >> lance t-elle. << Ce qui signifie un après-midi réussi ! >> précise Nathalie. Elle rajoute : << Allez prendre votre douche, je commence à préparer la bouffe ! >>. Je veux au moins remettre mon boxer quand Anne-Marie m’en empêche pour m’entraîner dans le couloir jusqu’à la salle de bain. Il fait nuit dehors. Les vitres sont ruisselantes de pluie. Nous prenons notre douche ensemble. << C’était géant cet après-midi. Je veux absolument refaire. Je l’exige même ! >> fait ma partenaire en me savonnant de gel à l’Aloa Vera. Je la touche. J’adore sentir son corps frissonner.

Une fois séchés, je la prends dans mes bras pour dire : << Moi aussi je veux refaire. Même si nous ne sommes que deux ! >>. Pour toutes réponse, Anne-Marie m’embrasse amoureusement. Ses pieds sur les miens, nous marchons en canard dans toute la salle de bain. Faisant des grimaces devant le miroir. Riant comme des fous. Anne-Marie me prête un de ses peignoirs. Me voilà vêtu de fuchsia, trop petit, qui me donne l’allure d’un échappé d’asile. C’est ainsi que nous rejoignons Nathalie en pleines préparations. Ça sent rudement bon. << Viande hachée aux morilles avec macaronis poêlés ! >> lance t-elle avant de découvrir mon accoutrement. D’éclater de rire. Mon peignoir arrive à mi cuisses, j’arrive à peine à le fermer de sa ceinture en coton. J’imagine l’effet désopilant. Nous n’avons qu’à mettre les pieds sous la table. Je félicite Nathalie pour cette succulente surprise. Nous mangeons de bon appétit en revenant sur nos prouesses de l’après-midi. << J’adore regarder. J’ai toujours aimé regarder ! >> précise Nathalie.

<< Moi je préfère faire ! >> lance Anne-Marie. Nous traînons à table en envisageant déjà un nouvel opus. << Samedi ? S’il fait moche ? >> propose Anne-Marie. << Oui mais le soir j’ai mon match de basket ! >> s’exclame Nathalie. << On fera avec. Et on mange ici d’abord ! >> rajoute Anne-Marie. Je dis : << OK mais c’est moi qui régale. Je prépare tout dans des tupperwares et il n’y aura qu’à réchauffer. Surprise ! >>. Elles se lèvent en même temps pour mitrailler mon visage de bises. Je suis prévenu. Elles ont encore leurs préparations à effectuer ce soir. Les assiettes, les couverts et les ustensiles dans le lave vaisselle. Nous retournons au salon. À ma grande surprise, tous mes vêtements sont soigneusement pliés. Une charmante attention de Nathalie que je remercie. Je m’habille. Nathalie aussi s’apprête à partir. Il va être vingt heures. Je remercie Anne-Marie pour cet après-midi fantastique. << On refait samedi ! >> précise t-elle en nous accompagnant jusqu’à l’escalier. Trois dernières bises.

Nathalie et moi marchons jusqu’à sa voiture. Sous mon parapluie. << C’était génial. Je me réjouis pour samedi ! >> me dit elle. Elle s’installe au volant en rajoutant : << Tu m’en veux si je ne participe pas ? >>. Je la rassure : << J’adore vraiment ta façon de participer. Tu n’imagine pas à quel point ! >>. Elle démarre en concluant : << À samedi alors ! >>. Je me dirige vers mon auto quand Nathalie repasse doucement en me faisant un amical coucou de la main. J’arrive chez moi, il est vingt heures quarante. Je suis assaillis par la fatigue. Je monte me changer. C’est en peignoir adapté que je redescends. Devant mon Mac, à consulter mes courriels. J’ai l’esprit aussi engourdi que mon corps. Rendez-vous webcam avec Anne-Marie à vingt et une heures trente. Nous revenons sur notre après-midi. La conclusion est sans appel : << On refait samedi ! >> dit elle en approchant son visage. En gros plan sur l’écran de mon ordinateur. Pour un dernier clin d’œil…


Homme, 53 ans, France
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Un autre samedi après-midi

Je gare la voiture sur le parking de l’hypermarché. Il n’y a pas trop de monde ce samedi matin. Il fait gris et pour la première fois de cette mi octobre, la température n’excède pas 17°. Une fraîcheur humide. Je choisis mon chariot en fonction de la parfaite mobilité des roues. Important si je veux traîner longuement dans mes rayons préférés. J’ai fait le bon choix. J’avance en toute facilité dans les allées. Les fruits, les légumes et leurs suaves odeurs. La poissonnerie, l’épicerie fine. J’aime prendre mon temps, lire les étiquettes. Je flâne un peu dans le rayon des livres, des magasines et des bandes dessinées. Le nouvel album de Blake et Mortimer que je feuillette avant de le prendre. << Bonjour ! >>. Je me retourne tout en reconnaissant la voix. Nathalie et son chariot. Nous nous serrons la main avant d’échanger quelques lieux communs. Rapidement la jeune femme en arrive à notre dernier mercredi après-midi. En précisant : << J’ai beaucoup apprécié. La perspective d’une récidive cet après-midi m’enchante ! >>

Je m’empresse de rajouter : << Je partage cet enchantement et je me réjouis ! >>. Nathalie change de conversation pour aborder son club de sport. << Tu aimes le basket ? J’ai un match ce soir. Pourquoi ne viendrais-tu pas avec Anne-Marie ? >> propose la jeune femme. Je reste dubitatif. N’ayant nulle envie de mentir, je réponds : << Les sports d’équipes ne m’intéressent pas vraiment. Je n’y comprends rien et les sports collectifs sont assujettis à des règles. Les règles j’aime m’en affranchir ! >>. Nathalie se met à rire avant de demander : << Tu préfères les activités solitaires ? >>. Je précise : << Oui, ou alors à deux. Voire à trois. Lorsqu’il y a une arbitre comme mercredi dernier par exemple ! >>. Nous en rions aux éclats quand Nathalie rajoute : << Je vois tout à fait le genre de sport ! >>. Nous parcourons quelques rayons ensemble en bavardant. Nous nous séparons dans l’allée des articles d’hygiènes féminines. Nathalie me tend la main. Quand je la serre elle dit : << Je regarde mais je ne participe pas ! >>. Je souris en comprenant parfaitement l’allusion.

Là-bas, devant les grandes armoires frigorifiques, j’aperçois Virginie avec sa maman. Elle ne m’a pas vu. Aussi, rapidement je m’engage dans l’allée des produits bios. En direction des caisses. Une petite balade dans la galerie commerciale. La lecture des menus proposés en cafétéria. De la quiche avec un rissolé de pommes de terre aux lardons me tenterait beaucoup. Comme à chaque fois je m’accorde le délai d’une réflexion en plaçant mes achats dans le coffre de la voiture. Dans la glacière branchée sur l’allume cigare. Je retourne à la cafétéria. Je fais mon choix. Je passe en caisse avec mon plateau. J’avise cette table solitaire entre deux yuccas géants. J’y coure pour ne pas me faire devancer par ce couple qui guette, plateaux en mains. Ouf. Je suis le premier installé. Je mange de bon appétit. Une conversation entre jeunes étudiants me parvient. Il y est question des vacances proches de la Toussaint. D’un séjour dans un chalet de montagne. Un gamin hurleur, qui fait chier tout le monde depuis dix minutes, se cogne enfin la gueule à un coin de table.

Le silence qui suit ses pleurs est une délectation supplémentaire à ma salade de fruits en dessert. Tout le monde semble apprécier ce retour au calme. En quittant ma place, avant de placer mon plateau vide sur l’étagère à roulettes, je m’approche de la table dont j’examine soigneusement le coin. Je me redresse pour dire aux parents du petit emmerdeur : << Ça va, la table n’a rien ! >>. J’entends le père grommeler d’inaudibles paroles sur un ton menaçant. Alors que la mère me lance un regard assassin. Sur le chemin du retour, je pense à Nathalie. Son physique sévère, son expression un peu pincée. Elle était plus ou moins sexy ce matin dans son blouson de cuir noir, ses jeans et ses bottines noires. Ses faux airs de sainte ni touche attisent mes curiosités. Surtout quand elle porte ses lunettes de professeur des écoles, ses cheveux relevés en chignon. Il est treize heures trente quand j’arrive à la maison. Le temps de ranger les achats, de monter me changer. Mon boxer noir et moulant Calvin Klein avait fait son petit effet mercredi dernier. Allez, je le remets.

Un levis brut, une chemise blanche. Mes bottines brunes. Mon blouson de cuir brun. L’écharpe de soie mauve qui rajoute cette discrète petite touche d’élégance. Quelques gouttes de "fragrances de magnolia" et me voilà prêt à partir. Je suis attendu chez Anne-Marie pour quinze heures. Le temps de passer à la pâtisserie. Trois torches aux marrons. Trois "patates". Un bel emballage. J’arrive devant l’immeuble un peu avant l’heure. Je repère la voiture de Nathalie. Déjà garée entre deux haies de houx. Je sonne. << Le monsieur de la dernière fois ? >> demande mon amie. Je réponds : << Oui, avec ses accessoires ! >>. J’entends les rires. Je monte les escaliers. Le couloir du premier étage. La seconde porte à droite. Je veux sonner lorsqu’elle s’ouvre sur Anne-Marie. Trois bises. Elle me débarrasse de mon paquet et de mon blouson. Mon amie porte aujourd’hui une jupe brune, évasée au-dessus du genoux. Des ballerines de la même couleur et un sweat noir. Nathalie est vêtue comme ce matin.

Par contre ses cheveux flottent en liberté sur ses épaules. Elle n’a pas ses lunettes sur le nez. Anne-Marie nous entraîne à la cuisine où elle achève de préparer le thé. Nathalie m’invite à la suivre au salon. Nous nous installons l’un en face de l’autre. Je suis vautré dans le canapé. Elle est avachie dans le fauteuil. << Tu viens ce soir ? Ça me ferait vraiment plaisir ! >> dit elle. Je n’ai rien au programme. Pourquoi ne pas perdre un peu de mon temps en spectateur. Anne-Marie nous rejoint avec le plateau. Je précise : << Pour ce soir, avant le match, je vous invite toutes les deux au restaurant ! >>. Nathalie s’écrie : << Pas moi, on mange avec l’équipe après le match ! Et puis je dois me préparer ! >>. Anne-marie s’exclame : << Et bien on viendra te voir jouer après le restau ! >>. Il était prévu que je prépare la bouffe mais une paresse après la cafétéria m’en a empêché. Anne-Marie s’installe dans l’autre fauteuil qui me fait face. Sur la table basse, les tasses de thé fumantes et les petits gâteaux secs. Nous bavardons.

<< Comme toujours, si tu nous entends parler boulot, tu sévis ! Interdiction ! >> lance mon amie. << J’apprécie ta façon de sévir ! >> rajoute Nathalie. Nous rions. Les vacances de la Toussaint se profilent. Elles débutent dans deux semaines. J’écoute les projets et les souhaits des jeux jeunes femmes. Visiter la baie de Somme en réservant un appartement chez l’habitant. << On t’enverra des photos ! >> lance Nathalie. Tout en parlant Anne-Marie joue des écartements de ses genoux. Je les fixe ostensiblement. Ce qui suscite l’intérêt de Nathalie. Elle observe mes expressions avec le même intérêt que le mien pour les cuisses d’Anne-Marie que je vois à présent parfaitement. Toutes les deux fixent ma braguette avec insistance. J’adore ce sentiment diffus où se mêlent honte, gêne et excitation. Il monte en moi subrepticement avant de m’inonder. Nous parlons pourtant de choses n’ayant aucun rapport. C’est toujours aussi soudain qu’extraordinaire. Anne-Marie lève sa jambe droite pour la poser sur l’accoudoir droit.

Le silence. Mon érection naissante commence à déformer le tissu de ma braguette. Nathalie, le regard suggestif, par en-dessous, m’observe en souriant. Anne-Marie pose sa jambe gauche sur l’accoudoir gauche. La situation est sensiblement identique à celle de mercredi dernier. Aussi intense, aussi troublante, aussi torride. D’un geste rapide, Nathalie se touche. Retire sa main en jouant la surprise lorsque je regarde. Délicieuse coquine. J’entre immédiatement dans son jeu. Elle recommence. Elle refait. Encore. Notre voyeuse ne serait-elle pas exhibitionniste ? Mon sexe, contrarié et tordu au fond de mon boxer, rend mes sensations désagréables. Je me lève. À l’attitude soudaine de mes deux amies, je suppose qu’elles attendaient cet instant. D’un geste lent et calculé, je déboutonne mon Levis. Je reste ainsi, braguette béante. Nathalie s'assoit, penchée en avant, ses coudes sur ses cuisses, son menton sur ses mains. Pour observer le plus consciencieusement du monde. Anne-Marie glisse une main dans sa culotte à dentelles blanches.

Je fouille dans mon sous vêtement pour en redresser et en extraire l’érection. Les mains sur les hanches, immobile, je regarde tour à tour les deux spectatrices. Elles sont probablement en apnée. Silencieuses. Par contractions des muscles fessiers, je fais bouger mon sexe. Nathalie est la première à reprendre son souffle. Dans une longue expiration qui en dit plus long qu’une encyclopédie. Je me tourne plus directement vers elle. J’insiste. Nathalie, rougissante, m’adresse le plus adorable des sourires. Je me tourne vers Anne-Marie qui expire longuement, à son tour. Reprenant le mouvement de balancier de ses doigts sous le coton. Je saisis mon sexe à sa base, entre le pouce et l’index. À nouveau vers Nathalie. Je l’agite dans sa direction. Elle ne tient plus en place, changeant de position toutes les trois, quatre secondes. Lançant des regards interrogateurs à l’attention d’Anne-Marie qui lui adresse des clins d’œil. Je contourne la table basse. Je suis debout devant Nathalie. Immobile. J’observe ses réactions.

Je ne la connais que depuis peu. Mais là, de la voir extrêmement gênée, se faisant toute petite dans son fauteuil, me passionne. Elle guette chacun de mes gestes. Prête à se lever et à filer si je devais avoir un comportement plus intrusif. Que nenni. Qu’elle se rassure. Je ne désire pas aller au-delà de cette posture un peu grotesque. Je fais "l’hélicoptère". Anne-Marie se touche. Ne perd pas de vue ce que j’entreprends. Je quitte le fauteuil de Nathalie pour celui d’Anne-Marie. Son soudain sourire me fait fondre. Je plaque mes genoux contre son fauteuil. Elle garde sa position, maintient son activité manuelle en avançant son visage. Je me cambre. Elle ferme les yeux. Je passe mon sexe sur ses lèvres, sur ses joues, sur son nez. Nathalie, penchée en avant, le buste tournée vers nous, me regarde faire. Elle n’ose pas croiser mon regard. J’aimerais bien lui offrir un sourire complice. J’essaie d’introduire mon érection. Anne-Marie garde ostensiblement ses lèvres pincées. J’adore jouer à ce jeu. J’insiste. Je passe ma main gauche sous ses cheveux.

Je saisis sa nuque. Le jeu continue. C’est magnifique. Elle refuse d’ouvrir la bouche. Je connais le moyen imparable. Je pince son nez. Fermement, car elle tente de se dégager. Nathalie se lève pour s’approcher. D’abord penchée en avant, puis en s’accroupissant. Son visage à proximité de celui de ma complice de jeux. Ce sont de lourds regards de reproches qu’elle me lance. Mais je devine qu’elle aussi est entrée dans le jeu. C’est extraordinaire. Je maintiens la tête d’Anne-Marie. Elle tente une fois encore, mais sans grande conviction, de se soustraire à mon étreinte. Pour pouvoir respirer elle n’a d’autre option que d’ouvrir enfin la bouche. C’est là qu’en sournois, je m’immisce. Anne-Marie n’a que le temps de prendre une rapide inspiration qu’elle se retrouve avec mon sexe entre les dents. Ses lèvres se referment presque immédiatement. L’effet ventouse de l’indicible caresse me fait chanceler. Je maintiens mon équilibre en la tenant par ses oreilles. Nathalie s’est mise à genoux. Le visage en sueur, une main dans son jeans déboutonné.

Je reste immobile. Seules nos respirations pour meubler le silence poisseux. Je pose ma main sur sa tête. Nathalie a un mouvement de recul. Je viens de comprendre. Elle ne souhaite pas être touchée. Ses mots prononcés ce matin à l’hypermarché me reviennent à l’esprit : << Je ne participe pas, je regarde ! >>. Je me dois d’appliquer ce principe. Respecter ce souhait. Les succions d’Anne-Marie deviennent de plus en plus passionnées. Tout comme sa main qui s’agite sur son intimité. Je me laisse faire. Totalement passif. Chacun de nous trois est plongé dans le plaisir. Dans la jouissance de nos déviances. J’observe Nathalie. Elle se tient de la main gauche à l’accoudoir de son fauteuil en se masturbant de la droite. Concentrée sur cette fellation à laquelle elle assiste en gros plan. Je me retire à chaque fois qu’Anne-Marie est en proie à un haut le cœur. Elle déglutit avec difficulté. Je passe mon sexe sur ses lèvres à la façon d’un lipstick. D’un geste gracieux de la tête, sans l’aide de ses mains, elle s’empare goulument de mon érection.

Quand je me retire, deux longs filaments de liquide séminal relient mon sexe à ses lèvres. C’est comme si elle voulait humer. Nathalie rapproche encore davantage son visage pour respirer à plein poumons. Je lui présente ma virilité. À nouveau cet amusant mouvement de recul. C’est adorable. Elle me jette un regard réprobateur alors qu’Anne-Marie s’en empare à pleine bouche. Elle cesse, me fait un sourire en retirant sa culotte. << Viens ! >> dit elle. Nathalie pousse un petit cri d’effroi. Je pointe mon sexe vers son visage. Je fais : << Bouhhhh ! >>. Elle recule. Vautrée dans son fauteuil, Anne-Marie m’accueille avec impatience. Je reste penché en avant, mes bras en appui sur le dossier. Je laisse à ma partenaire de prendre toutes les initiatives. Elle saisit ma virilité. La frotte contre ses intimités avant de se l’introduire. La position m’est inconfortable. Je dois me mettre à genoux. C’est très rapidement parfait. Nathalie, les bras croisés sur l’accoudoir du fauteuil, m’observe. J’avance la tête pour déposer une bise sur son front. Son sourire est désarmant.

Je reste immobile. Anne-Marie se met à bouger lentement. Du bout de mon index, je récupère la goutte de sperme à la commissure de ses lèvres. Je pointe le doigt vers Nathalie et son habituel mouvement de recul. Par contre elle approche son visage pour scruter la bouche d’Anne-Marie suçant mon index. J’harmonise mon mouvement. Nous sommes synchrones. Ses gémissements s’amplifient. Nathalie, le plus souvent en apnée, concentrée sur mes attitudes, reprend de profondes inspirations à chacun de mes arrêts. J’ai l’irrépressible envie de passer ma main sous ses cheveux, sur sa nuque. Je n’ose pas aller au bout de mon désir. Dommage. Je reprends ma berceuse. Anne-Marie, le menton sur sa poitrine, comme écrasée par cette fatalité, garde les yeux fermés en poussant de petits cris plaintifs. Se touchant alors que je la pénètre façon “machine à coudre“. Mes gémissements doivent amuser Nathalie qui se redresse. En glissant une main dans son jeans déboutonné elle me dépose une bise soudaine sur la joue.

De mon bras libre, je l’attire à moi. À ma grande surprise, elle n’oppose aucune résistance. Elle se remet à genoux mais cette fois contre moi. Sa tête appuyée contre ma hanche. Son bras libre autour de ma taille. Elle scrute en gros plan la danse de nos sexes. Je l’en extrais soudainement. L'effet ressort. Ça gicle sur son visage. Elle a son habituel mouvement de recul. Elle me lance un regard de reproche alors que je retourne dans Anne-Marie qui n’a pas compris ce qui se passait. Je m’apprête à imposer un rythme plus soutenu alors qu’elle se cambre. Pousse un cri. M’attrape pour se coller à moi. C’est merveilleux. Son orgasme la fait hurler. Nathalie se redresse. Je me retire. Mon dos douloureux. Mes lombaires en compote. Mon sexe dégorgeant son trop plein sur le cuir brun du fauteuil. Mon organe est comme congestionné. Je le tiens pour lui permettre le retour au calme. Le soulager. Nathalie retourne s’assoir tout à fait normalement dans son fauteuil. En me souriant. Anne-Marie reprend ses esprits. Je me redresse. Debout, à faire des étirements.

<< Attention, ça dégouline ! >> me lance Nathalie en pointant son doigt. Je regarde. Une large coulure macule mon Levis à l’endroit de l’aine. Anne-Marie ouvre les yeux pour constater. Elle s’avance précipitamment pour saisir mon sexe et sa coulée de sperme qui s’étale encore davantage. En s’installant sur le bord du fauteuil elle reprend sa fellation. Avec une gourmandise étonnante. Nathalie se relève une nouvelle fois pour venir voir de plus près. Penchée en avant. Les mains sur ses genoux. Anne-Marie cesse pour tendre mon érection revenue à notre voyeuse. Mouvement de recul. Je demande : << Ça te dégoûte ? >>. Elle répond : << Un peu ! >>. Anne-Marie s’écrie : << Oui, sauf quand tu es vacances dans le Jura. Tu te souviens les deux campeurs ? >>. Nathalie s’exclame : << Tais toi, que va penser Julien ? >>. Je réponds : << Mais je n’en pense que le plus grand bien. Bravo ! >>. Nathalie, comme contrariée, retourne s’assoir.

Anne-Marie se lève, récupère sa culotte pour courir aux toilettes. Je suis tourné vers Nathalie. Je joue avec la peau de mon prépuce. Je dis : << Il faut faire du camping pour avoir droit à tes faveurs ? >>. Elle éclate de rire avant de répondre : << Il faut surtout que je sois en appétit ! >>. Je fais : << L’appétit vient en mangeant ! >>. Elle rit. Anne-Marie revient : << Déjà dix huit heures ! >> lance t-elle. << Tu déconnes ! >> s’exclame Nathalie. Je connais un excellent restaurant. À l’extérieur de la ville, à quelques kilomètres. Un établissement gastronomique situé au bord d’un étang. Anne-Marie me tend son téléphone. J’appelle. Notre table nous attend pour dix neuf heures. Nathalie se lève en disant : << Moi, je vais rentrer. Un petit entraînement chez moi, la douche et je me prépare pour le match ! >>. Je dois aller aux toilettes. C’est à droite, au fond du couloir. À peine suis-je en position, debout devant la cuvette, que la porte s’ouvre sur ma gauche. Nathalie et Anne-Marie m’observent. C’est terriblement gênant. Elles rient de mon embarras.

À ma grande surprise, C’est Nathalie qui entre. Elle se penche en avant, les mains en appui sur ses genoux, pour me regarder finir. Je donne dans le spectacle en secouant longuement les dernières gouttes. Elle déchire un bout de papier du rouleau qu’elle déroule. Me le tend. Je m’essuie. Derrière le dos de Nathalie, Anne-Marie me fait un clin d’œil en levant son pouce. Nous raccompagnons Nathalie jusqu’à la porte. << On vient te voir jouer ce soir ! >> lance Anne-Marie. Elle se dépêche de courir vers la cage d’escalier en nous faisant un dernier coucou. Anne-Marie me saute au cou en s’écriant : << J’adore baiser avec toi. C’est trop bon ! >>. Elle m’entraîne par la main jusqu’à la salle de bain. Nous avons le temps d’y prendre une bonne douche. Pour ce soir elle porte un jeans, un sweat et des baskets. Blouson de cuir noir. Durant le trajet, ma passagère me propose une récidive mercredi prochain. << Ce sera purement buccale car j’aurai probablement mes "petits machins" >> lance t-elle. Je murmure : << Génial ! >>. Elle conclue : << N'est-ce pas ! >>

Nous trouvons notre table sous sa nappe blanche. Seules les bougies disposées sur les tables éclairent cet endroit d’une lueur irréelle. Les murs de pierres taillées. Les poutres apparentes du plafond. Le décors idéal pour un dîner romantique. Nous traînons à table en dissertant sur nos aventures. Cette année 2014 restera un souvenir émouvant. Tous ces trous, confectionnés par mes soins, sur quelques parcours sympas, m’ont permis d’exaltantes rencontres. L’addition. Le match a lieu dans la salle polyvalente à côté du lotissement où habite Nathalie. Installés sur les gradins, nous assistons à une finale des féminines de Barge-les-Écluses contre celles de Fontaine-le-Sec. La plastique de Nathalie, dans son ensemble noir et jaune, est admirable. Surtout lors de ses accélérations, balle à la main, dribblant en virtuose contre des filles de l’équipe adverse. Son équipe qui gagne 18 à 16. Nous la retrouvons après la douche dans le hall. Pour la féliciter. Je reste admiratif. Nous nous reverrons sans doute mercredi prochain…


Couple, France
Merci Julien pour ce passionnant et haletant roman-feuilleton.
Homme, 53 ans, France
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L’étrange rendez-vous

Ce mardi matin, confortablement installé devant mon chevalet, je peins dans une sorte d’extase pas du tout mystique. Pourtant, concentré sur ma peinture, je pense à tout sauf à ce que je fais. Mon esprit vagabonde. Je me livre à de fructueuses introspections quand à l’avenir. Il y a juste le crépitement du feu dans la cheminée de l’atelier. En regardant par une des deux grandes baies vitrées de la vaste pièce je vois le ciel d’un gris uniforme, sinistre et morose. Je suis plongé dans cet enchantement paradisiaque quand les vibrations de mon I-phone m’arrachent de mes méditations. C’est Anne-Marie. Je suis étonné. Après nous êtres salués, une question m'échappe : << Mais ? Tu n’es pas en cours ce matin ? >>. Ma professeur des écoles répond : << Si, mais à tout hasard, si tu regardes l’heure, il est dix heures et je profite de la récréation ! >>. C’est vrai. Égaré dans mes pensées je n’ai que rarement notion du temps. Surtout quand je me livre à ma passion. << On se voit demain après-midi ? Seize heures ? Chez moi ? >> lance t-elle.

Cette invitation me ravit. Aussi je confirme ma présence à partir de seize heures. << Nathalie ne pourra pas être là. Elle s’en excuse ! >> rajoute encore mon amie. Elle ne s’attarde pas. J’ai prévu d’emmener ma voiture au contrôle technique cet après-midi. Je lui en fais part. Elle conclue : << J’ai besoin d’un contrôle technique moi aussi ! On se voit ce soir en webcam, vingt et une heures. Bisou ! >>. Je regarde un instant l’écran noir de mon téléphone. Bien évidemment, il y a maintenant bien d’autres idées qui viennent titiller ma psyché. Je me promets de me montrer plus entreprenant. Peut-être même plus exigeant demain après-midi. Et comme la coquine à ses "petits machins", m’envahissent de drôles de projets. Je change de véhicule tous les trois ans. Je ne roule exclusivement qu'en Mercedes. En prévision de ce changement, avant la vente, c’est chez concessionnaire de la marque que je fais réviser mon auto. Monsieur Jacquelin, un ami de longue date. Je vais en profiter pour découvrir le nouveau modèle de classe S.

Il va être midi. Je nettoie la palette, les pinceaux. Je touille un peu les braises avec le tisonnier avant de quitter l’atelier pour la cuisine. J’ai les restes d’une délicieuse tourte aux poireaux à réchauffer. Le temps de faire l’assaisonnement d’une grosse endive et voilà la sonnerie du four. Je savoure ce repas. C’est tellement meilleur quand c’est réchauffé. Je ne m’attarde pas. J’ai deux brouettes de bois à rentrer et à empiler à côté de la cheminée et à côté de la cuisinière à bois. Dès la vaisselle terminée, les dents brossées, j’enfile le K-ways. La température extérieure est de 17°. Un tapis de feuilles s’épaissit chaque jour sur le sol. L’entreprise paysagère doit intervenir lundi prochain. Je procède à mes travaux de bois. J’empile soigneusement les bûches. Je fais le tour de la propriété. Mon voisin le plus proche, monsieur Bertrand, remonte de la rivière. Il y va tous les jours nourrir les canards. Nous bavardons un peu. Il termine toujours nos conversations par un tonitruant : << Dans deux ans la retraite ! Ras-le-bol ! >>

Il va être quatorze heures. Je monte me changer. Levis, chemise blanche sous un pull bleu nuit. Mes bottines noires. Mon blouson de cuir noir. C’est parti. Il y a une quinzaine de kilomètres jusqu'à la zone commerciale. Je passe devant l’université. Devant l’hypermarché. Je traverse le carrefour et voilà le concessionnaire Mercedes. Le contrôle est fixé à quatorze heures trente. Je suis en avance. Le directeur est un vieil ami. Depuis vingt ans, c’est la septième voiture que je m’apprête à acheter chez lui. Je suis donc reçu en hôte de marque. Nous bavardons dans son bureau. Je reluque la splendide secrétaire qui officie dans le bureau voisin. << Elle est attractive n’est-ce pas ! Je l’ai embauché il y a huit mois. Au printemps. Une fille sérieuse qui ne renâcle pas à la tâche. Et du boulot ce n’est pas ce qui manque ici ! >> me confie monsieur Jacquelin. Nous faisons le tour de la concession. Il y a là de splendides nouveaux modèles. Notamment cette Classe S, haut de gamme, d’un magnifique bleu de cobalt. Aux jantes magnifiquement moulées, en fibres de carbone.

Cet autre modèle d’un noir mat, extraordinaire. Mon choix se porte toutefois sur le noir brillant. Mes goûts sont classiques. Je suis invité à y prendre place. C’est d’un confort invraisemblable. L’intérieur d’un vaisseau spatial. Le tableau de bord en bois de rose. Les sièges de cuir beige. Et surtout les vitesses automatiques qui ont toute ma préférence. J’ai une conduite "pépère" et cela me convient parfaitement. Six cylindres sous le capot, développant 340 chevaux. << Je vous reprends l’ancienne et nous en tirerons un très bon prix ! >> précise monsieur Jacquelin. Nous prenons rendez-vous pour le premier mardi de novembre afin de finaliser cette opération. << J’ai déjà un éventuel client ! >> rajoute encore mon ami. Nous retournons au bureau où Sylviane, la secrétaire, nous prépare un vrai café. << Ne partez pas, j’ai un dossier à traiter avant ce soir ! >> lui lance son directeur. J’admire sa plastique. C’est vrai que cette jeune femme est véritablement attractive. Surtout assise à ma gauche, en tailleur noir, les jambes croisées à prendre des notes.

Je me pose la question récurrente dans ces situations : << Sont-ce des bas noirs ou des collants noirs ? >>. Cela restera un mystère. Les mystères me passionnent. Je sens bien que je ne la laisse pas indifférente. Ses rares sourires sont éloquents. Monsieur Jacquelin, concentré sur l’écran de son ordinateur, dicte une série de références que note sa secrétaire. Elle nous laisse pour retourner dans son bureau. Malgré la vitre fumée je devine le discret sourire qu’elle m’adresse. Furtif. Un employé toque à la porte. Il entre pour annoncer que ma voiture est prête. Tout est OK. Elle va avoir un peu plus de trois ans et seulement vingt milles kilomètres. Le rêve pour tout acquéreur d'un véhicule de luxe et d’occasion. Elle est comme neuve en étant passée sous les rouleaux laveurs. Je m’acquitte de la facture. Monsieur Jacquelin bavarde encore un peu : << Je vous tiens informé ! >> conclue t-il. Nous nous saluons. Je m’apprête à sortir du parking commun à celui du Quick. Quelle n’est pas ma surprise ! C’est Nathalie qui vient par là. Mais ? Elle devrait être en cours ! Il n'est que 15 h45.

Elle aperçoit la voiture. Me reconnaît. Me fait un grand signe. Je m’arrête à sa hauteur. << Salut. J’ai pris libre à partir de 15 h. Gynéco. C’est juste le bâtiment là-bas, derrière le Quick ! >> m’explique t-elle. Je l’invite à monter. La jeune femme contourne l’auto pour s’installer sur le siège passager. Elle semble beaucoup plus détendue. << J’avais la crainte d’avoir des soucis graves. Mais tout va bien ! >> dit elle en évoquant sa visite médicale. Je propose d’aller boire un café au salon de thé près de l’université. C’est un endroit charmant et très bien fréquenté. << Bonne idée ! >> lance t-elle. << C’est un paquebot ta bagnole ! C’est pas trop grand pour partir seul en croisière ? >> dit elle par boutade. Je demande : << Tu veux rouler ? Tu veux l’essayer ? >>. Nathalie répond : << Après le café ! >>. Je gare l’auto sur le parking de l’université. Il y a cinq minutes à pieds. Il n’y a que quelques clients dans la salle. Nous nous installons sur une banquette d’angle. Deux tranches de tartes aux abricots accompagnent nos cafés.

C’est la toute première fois que nous sommes seuls. Nathalie me parle d’elle. De ses soucis de santé. << Je déteste prendre une heure de congé sur mes horaires d’enseignante. Mais là c’était sur l’insistance de la directrice. Je suis soulagée. Mon gynécologue m’a confirmé que ce n’était même pas bénin. C’est trois fois rien ! Juste inhérent à mes menstrues douloureuses ! >> explique t-elle. La jeune femme rajoute : << J’ai des céphalées et il m’arrive alors de perdre conscience ! >>. J’écoute. Que pourrais-je bien dire. Nous savourons ces tartelettes absolument succulentes. En prenant tout notre temps. Nathalie en arrive enfin à nos préoccupations communes. Ce qui se passe avec Anne-Marie. << Je suis voyeuse depuis que je suis petite. Il y a juste Anne-Marie et toi dans le secret ! >>. Je m’empresse de la rassurer. Les secrets qui me sont confiés tombent à tout jamais dans un puits sans fond. Comme le blog où je publie mes récits par exemple. Ce qui la fait rire aux éclats. << Mais ce sera un super pseudo que tu me donneras. Tu m'en choisiras un beau ! >> rajoute t-elle.

Nous ne nous verrons pas chez Anne-Marie demain après-midi. << C’est dommage, je vais rater du spectacle ! >> lance t-elle. Nous quittons le salon de thé. Nathalie s’installe sur le siège passager. Je démarre. Je m’apprête à prendre la direction du Quick quand elle dit : << Prends à droite, la petite route, elle mène aux collines ! >>. Sous l’effet de surprise de cette proposition, je ralentis. << Ne pose aucune question ! >> rajoute t-elle. J’accélère graduellement. C’est une route communale, étroite qui serpente dans les vignobles à flancs de collines. Il y a une chapelle blanche tout en haut. Un point de vue panoramique avec des bancs. Je n’ai jamais réalisé de créations murales dans ce coin-là. Aucun trou nulle part. Nathalie me parle du projet de vacances en baie de Somme durant les congés de la Toussaint. Et tout en parlant, elle avance son bras pour poser sa main sur ma braguette. J’en ai le souffle coupé. Toute son attitude est différente, seule avec moi, moins réservée dans ses confidences, comme visiblement dans ses actes.

Nathalie me palpe délicatement. Je m’arrête sur le bord de la route. Je déboutonne la braguette boutons de mon 501. J’en extrais la splendide raideur de ma virilité. Ma passagère s’en saisit immédiatement. Elle me fait le plus beau des sourires. Je démarre en ajustant le rétroviseur intérieur afin de voir son visage. Ce qui l’amuse. Ses cheveux en catogan. Elle porte un pull mauve à col roulé sous son blouson. Un jeans, des bottines. Quand elle joue avec mon érection les deux bracelets de son poignet émettent une doux tintement. Seul bruit dans l’habitacle depuis quelques minutes. Je vérifie ma vitesse sur le tachymètre. Quinze kilomètres heure. La route est déserte. Pas le moindre risque en restant prudent. Nathalie se penche en écartant sa ceinture de sécurité. Sa tête contre mes abdominaux. J’anticipe mentalement la suite des évènements en ralentissant encore davantage. La douceur des lèvres de Nathalie. J’ajuste le rétroviseur intérieur afin de ne rien perdre du spectacle qui se prépare. L’indicible caresse m’enivre instantanément.

C’est immédiat. Aussi je redouble d’attention. La route devient sinueuse et monte en épingles à l’assaut des collines. Le crépuscule s’annonce. Je ne roule qu’à 10 km/h. Je ne connais rien de plus excitant que de devoir rester concentré ainsi sur mon volant. De devoir contrôler mes réactions alors que vis probablement la situation la plus épique que puisse vivre un automobiliste. C’est une fellation qui se décompose en multiples séquences de quelques minutes. Pas un mot. Juste les gémissements de ma partenaire. Les gargouillis produits par les succions successives. J’allume les veilleuses. Mes regards vont de la route au rétroviseur. Un poète devrait un jour inventer les mots les plus justes pour décrire ces émotions très spéciales. Comment les traduire avec les locutions existantes ? Je ne vois que des vocables comme "extases", "exaltations" ou encore "exubérances". Bien trop loin de cette réalité. Parfois, Nathalie se redresse. Laissant une sensation de fraîcheur désagréable sur l’extrémité de mon prépuce. Ses sourires sont alors extraordinaires.

Aux sommets des collines, la route fait une boucle. Je passe pour la troisième fois devant la chapelle. D’un blanc fluorescent dans la nuit noire. << Tu crois que c’est ouvert ? >> demande ma complice. Je propose d’aller voir. Je gare l’auto. Je veux remballer avant de sortir. << Non, surtout pas. Tu ne veux pas offrir un plaisir supplémentaire à ta voyeuse ? >> rajoute t-elle. Je sors. Nathalie contourne la voiture pour me rejoindre. Les veilleuses sont restées allumées. Nous pouvons avancer sans craintes. Nathalie prend ma main. La porte de la chapelle est fermée. Impossible de regarder par les étroites fenêtres bien trop hautes. Nous faisons le tour de l’édifice. La fraîcheur de la nuit n’invite pas aux flâneries romantiques. Aussi, nous revenons rapidement pour nous installer au chaud. Nathalie chuchote : << J’aime bien faire ça en voiture. Et toi ? >>. Je passe mon bras autour de ses épaules pour murmurer : << C’est ce que je préfère ! >>. Nous restons longuement silencieux. Nous admirons les lumières scintillantes de la plaine à nos pieds. Il va être dix neuf heures. Je démarre.

Nathalie reprend ses activités buccales et linguales. La route qui descend en épingles nécessite de rester concentré. Ce qui décuple mon excitation. Je me laisse faire dans une totale béatitude. Jetant régulièrement un rapide coup d’œil dans le rétroviseur intérieur. C’est inutile. Avec l’obscurité qui règne je ne discerne rien. Je saisis son catogan. Je tire un peu puis j’appuie. J’adore entendre les gloussements amusés qu’émet ma comparse. Ce n’est pas la première fois que je vis de telles merveilles. Et pourtant c’est une redécouverte. Nous n’échangeons pas un mot. Même durant les instants où la jeune femme se redresse. Nous traversons des étendues de vignobles. Les points lumineux dans le noir sont les yeux de quelques animaux nocturnes. Nathalie reprend ses ablutions. C’est hypnotique. Je propose d’aller manger dans la ferme restaurant en contrebas. C’est un corps de ferme. Une exploitation agricole. Je ne m’y suis jamais arrêté. Nathalie hésite. << Pas plus de trois quart d’heure alors. J’ai mes préparations pour demain à faire ! >> finit elle par dire.

Je stationne sur le parking. Il y a quelques véhicules. C’est un plat unique qui est servi là. Des pommes de terre aux lardons avec une laitue. Meringue glacée en dessert. La décoration est celle de l’intérieur d’une ferme ancienne. Tout y est authentique. Des faucilles, des fourches jusqu'aux râteaux suspendus. De vieilles lampes à pétrole dans les niches de pierres taillées. Jusqu’au mobilier de l’ancien temps. Nous savourons ce repas en revenant sur nos rencontres. << Sans Anne-Marie, rien n’aurait été possible ! >> dit la jeune femme. C’est certain, hormis un sérieux coup de pouce du destin. << On pourrait se faire de petites balades en voiture cet hiver. Ça te dirait ? >> propose ma complice. Je m’empresse de témoigner de mon enchantement à cette idée. Je précise : << Mais de préférence toujours dans la mienne, tu veux bien ? >>. Nathalie s’exclame : << Mais cela tombe sous le sens ! >>. Je rajoute : << Je crois qu’on s’est bien trouvé tous les deux ! >>. Forts de ces certitudes, nous nous promettons de nombreuses récidives. L’addition.

Nous reprenons la route. Nathalie défait sa ceinture de sécurité. Pour déboutonner ma braguette il faut ses deux mains. Il reste une dizaine de kilomètres jusqu’au parking du Quick. Ma passagère me prodigue les "derniers soins" avant de retrouver sa voiture. Elle se redresse. << Tu n’éjacules pas ? >> me demande t-elle toute étonnée alors que je coupe le moteur. Je réponds : << Non, jamais la première fois. Je n'éjacule jamais le premier soir ! >>. Nous en rigolons comme des bossus. << Je veux refaire ça. Le plus tôt sera le mieux ! >> rajoute t-elle après avoir retrouvé son sérieux. Elle joue avec mon sexe en disant : << Faut-il en parler à Anne-Marie ? >>. Je reste dubitatif devant cette question. Je finis par répondre : << Jouons la carte de la sincérité. C’est toujours mieux pour l’avenir ! >>. Nathalie lâche son nouveau jouet pour conclure : << Oui. Tu as raison. Jouons "cash" ! >>. Elle me fait une rapide bise avant de sortir. << Je te fais un texto jeudi soir. On se fait un plan pour le week-end ! >>. Je la regarde entrer dans sa voiture.

Elle me suit jusqu’au carrefour. Elle tourne à droite. Son bras par la vitre baissée. Un dernier signe de la main. Je fais un appel de phares. Il est très exactement vingt et une heures quand j'arrive chez moi. J’allume l’ordinateur. Juste à temps pour le rendez-vous webcam avec Anne-Marie. Elle me raconte sa journée. Je lui raconte mon après-midi. << Mais quelle salope ! C’est ça ses rendez-vous chez son gynéco ! >> s’écrie mon amie. Nous en rions de bon cœur. << Et c’était comment ? >> demande t-elle. Je réponds : << Succulent. Des pommes de terre aux lardons avec une salade ! >>. Anne-Marie, écroulée de rire, rajoute : << Non, dis-moi, ce qui s’est passé dans la voiture ! >>. Je reviens sur cette absence de mots permettant de décrire l’indicible. << Tu m’emmènes promener dans ta voiture demain après-midi. Ça tombe hyper bien, j’ai mes "petits machins" ! >> s’exclame t-elle. Je réponds : << Je passe te prendre pour seize heures. Comme ça tu auras du temps pour tes préparations ! >>. Anne-Marie s’écrie : << Génial ! C’est carrément parfait ! >>

Nous aimons beaucoup passer une petite demi heure tous les deux en webcam. Presque tous les soirs. Des tasses de tisanes fumantes à côté des claviers. Parfois l’un se lève pour montrer ce qu’il fait de ses mains. Ce soir encore. Ce rituel nous excite toujours beaucoup. Exquise thérapie préparant au sommeil. Nous nous masturbons un peu avant de nous saluer. Rendez-vous pris pour demain. Je vais encore surfer un peu sur un de mes sites Gloryhole. Je possède un abonnement sur deux d’entre eux. Certainement les tous meilleurs. Il y a là de régulières nouveautés. Je commence à cligner des yeux et à bailler. Déjà vingt deux heures. J’éteins l’ordinateur. Une rapide toilette avant de retrouver la douceur du lin de mes draps. Soudain, l’I-phone posé sur la table de nuit se met à vibrer. C’est le visage de Nathalie qui apparaît sur l’écran. Quelle agréable surprise. << Tu es bien rentré ? >> demande t-elle. Je raconte notre webcam et mes aveux. << Oui, c’est bien, il vaut mieux qu’elle sache tout. Comme ça, pas de lézard ! >> répond t-elle.

<< J’ai beaucoup apprécié. Je n’ai pas arrêté d’y penser. Et en préparant des exercices de conjugaisons, c’est assez perturbant tu sais ! >> explique la jeune femme. Nous rions. Elle continue : << J’ai match de basket samedi soir. On peut se voir après ! >>. Je préfère décliner l’invitation. Je propose plutôt avant le match, ou alors dimanche. << Et vendredi soir, vers dix huit heures ? >> demande t-elle. Je précise : << D’accord mais si tu manges avec moi. On se refait le même restau ! >>. Nathalie s’écrie : << Génial ! Super ! >>. Je conclue : << Je passe te prendre à dix huit heures, devant la salle polyvalente ! >>. Enchantés par cette perspective, nous nous saluons. << Tu éteins le premier. Toujours. Je n’y arrive pas ! >> lance mon interlocutrice. Je me contente d’un : << OK ! >> avant de raccrocher. Je suis fourbu. Ce sont les bras de Morphée qui s’apprêtent à m’accueillir…


Homme, 53 ans, France
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Balade en voiture

Ce mercredi matin est plutôt lumineux. Même si le ciel reste voilé. C’est de bonne augure. Je suis occupé à la correction d’un de mes derniers récits. J’alimente mon blog d’histoires vécues mais articulées à la manière d’un roman. Cela les rend plus attractives. Fidélisant ainsi un lectorat qui s’étoffe au fil du temps. Nous sommes en 2014. Mon blog existe depuis quatre ans et totalise plus de huit milles visites. Sept cent abonnés. De répondre à quelques admirateurs demande d’y accorder du temps. Ce que je m’applique à faire également aujourd’hui, en messagerie privée. Je suis abstrait dans ces fonctions lorsque mon I-phone se met à vibrer. Le visage de Virginie apparaît sur l’écran. C’est une surprise. Plus d’une semaine sans avoir de ses nouvelles. << Bonjour. On peut se voir vendredi après-midi ? J’ai plein de choses à te raconter ! Quinze heures sur le parking de la supérette. Je serai en voiture ! >> lance t-elle. Je n’ai pas le temps de répondre qu’elle rajoute : << Je suis entre deux cours. Dis-moi vite ! >>

Ma réponse est évidemment positive. Je suis même à me réjouir. À peine ai-je dis << Oui ! >> que la jeune fille raccroche. Décidément, elle sait ce qu’elle veut. Je retourne dans mes rédactions quand mon I-phone vibre une seconde fois. C’est le visage d’Anne-Marie. Ces longs cheveux auburns encadrent son visage. C’est rare qu’ils soient ainsi en liberté. Je m’empresse de témoigner de mon ravissement. << On se voit toujours à seize heures cet après-midi ? >> demande t-elle, flattée. Je réponds : << Je suis impatient ! >>. Nous échangeons quelques civilités avant de nous saluer. Ces deux appels successifs, à quelques minutes d’écart, ont altéré mes capacités à la réflexion. Je dois m’y remettre. En me concentrant difficilement. Il n’est pas loin de midi quand j’éteins l’ordinateur. Je quitte le salon pour la cuisine. Pendant que réchauffent les restes du gratin de pommes de terre, je fais l’assaisonnement d’un beau concombre. Il y a des séquences d’ensoleillement. La température extérieure de 19°.

Je mange de bon appétit en pensant à Estelle, la jeune fille du conservatoire. Une de mes héroïnes dont je narre nos aventures romancées sur mon blog. Nous avons cessé de nous voir au début de l’année 2014. Je déplore ne plus avoir aucune nouvelle. C’était une relation intense. Je n’en suis pas sorti totalement indemne. La vaisselle. Je monte à l’étage pour me brosser les dents et me changer. D’une des deux fenêtres j’observe la nature. Les cheminées de monsieur Bertrand, mon plus proche voisin, fument déjà. Elles dépassent du feuillage à un peu plus de trois cent mètres en contrebas. Il y a quelque chose de profondément apaisant dans cette image bucolique. Je porte un Levis, une chemise blanche. Je chausse mes Stan Smith. Une de mes vestes Levis. Je prends quelques poses dans le grand miroir de la penderie. Mon sac de sport contient mes affaires de bain. Me voilà prêt à partir. Une heure de piscine m’attend. Je parcours les quinze kilomètres qui me séparent du stade nautique en admirant ces paysages d’automne.

Toutes les déclinaisons, des roux les plus tendres aux plus vifs, envahissent inexorablement le vert du feuillage des arbres. C’est magnifique. Je m’arrête pour prendre quelques photos de la chapelle gothique. D’un romantisme exacerbé, entouré de son muret et de son petit cimetière médiéval, cet édifice a servi de modèle à plusieurs de mes toiles. Je gare la voiture sur le parking. Il n’y a pas trop de monde dans le bassin olympique. Quelques mamies, quelques papys qui font leurs longueurs en discutant. Je viens de renouveler mon abonnement pour l’année. Je me change dans une des cabines. En riant, j’imagine un trou parfaitement rond dans la cloison. Comme ceux que je réalise sur les planches des abris de forêt. Ce serait là, sur ces parois blanches de matière synthétique, du plus bel effet. Je prends quelques poses de culturiste devant le miroir. Je pratique depuis plus de vingt cinq ans et mon physique impressionne. Je visualise quelques améliorations qu’il me faudrait apporter de ci, de là. Les mollets par exemple. Les deltoïdes arrières.

Une douche sous quelques regards admiratifs et étonnés. Une joie exhibitionniste m’envahît. Les regards, quels qu’ils soient, sont toujours une grande récompense pour un culturiste de haut niveau. Même si je ne me présente plus à des concours, cela reste toujours très démonstratif. Je prends position sur le plongeoir central. Je plonge. Qu’elle est bonne. Je fais mes longueurs consciencieusement. Je remarque la ravissante jeune femme qui descend les marches de l’échelle. Elle porte un bonnet et un maillot rouges, comme les miens. Elle nage dans le sens contraire. Nous n’échangeons un sourire qu’en nous croisant à la troisième fois. Je sors de l’eau avec l’intention de lui faire mon numéro. J’attends qu’elle revienne dans ce sens. Je monte l’échelle. De voir un "Arnold Schwarzenegger" monter les marches fait toujours son petit effet. Sur la gente féminine comme sur la gente masculine. Je promène mon mètre quatre vingt huit et mes quatre vingt cinq kilos de muscles autour du bassin. Désinvolte. Nonchalant. En toute innocence.

Je surprends les regards de la nageuse. Il y a deux cas de figure. Un culturiste peut susciter l’admiration comme il peut susciter le malaise. La jalousie chez certains "bas de plafond". Je retourne dans l’eau pour cinq autres longueurs. Nous échangeons quelques mots. En nageant côte à côte. Mon approche est une réussite. << Vous vous entraînez dans quelle salle ? >> me demande la jeune femme. Je réponds : << World Gym. C’est juste à côté ! >>. J’apprends qu’elle est une ancienne gymnaste. Qu’elle s’entraîne trois fois par semaine dans une autre salle en ville. << Un truc plus féminin ! >> précise t-elle. Il va me falloir sortir de l’eau, me sécher, m’habiller. Je salue la nageuse en précisant : << Ce fut un plaisir. Au revoir ! >>. Mon rendez-vous avec Anne-Marie est à seize heures. Dans trente minutes. Quelle surprise. Je quitte le bâtiment, mon sac de sport à la main, quand je me fais aborder par une jeune femme très élégante. Je ne la reconnais pas immédiatement. << Laure ! >> se contente t-elle de dire. C’est la nageuse.

Je me confonds en excuses. Nous marchons jusqu’à nos voitures. Sa BMW est stationnée à côté de ma Mercedes. Je tends ma carte à Laure en faisant : << Enchanté d’avoir fait votre connaissance. Voilà mes coordonnées. À tout hasard ! >>. Elle saisit l’objet en répondant : << Le hasard qui fait si bien les choses ! >>. Un dernier signe de la main lorsque nous sommes installés devant nos volants. Un dernier sourire. Elle démarre la première. Je regarde sa voiture quitter le parking. Il me reste dix minutes. J’arrive à l’heure pour récupérer Anne-Marie chez elle. Je sonne. Sa voix dans l’interphone : << Je descends ! >>. Le soleil a disparu dans un ciel laiteux. Il fait agréablement doux avec 20°. Pas un souffle de vent. S’il n’y avait pas toutes ces feuilles jonchant le sol, cela pourrait tout aussi bien être un après-midi de printemps. Anne-Marie me rejoint. Elle est vêtue comme moi. Un ensemble jeans, baskets blanches. Ses cheveux attachés en queue. Elle s’installe pour me faire trois bises. Je démarre. Ma passagère me raconte sa journée.

Le mercredi est jour de libre pour les enseignants du primaire. Mais pas exempt d’un travail de préparation souvent contraignant. << On prépare notre séjour en baie de Somme. Dix jours dans un studio loué chez l’habitant. On part à la fin de la semaine prochaine. Nathalie est encore plus contente que moi ! >> m’explique ma professeur des écoles. Je prends conscience que nous allons vers la fin octobre. Vers les vacances de la Toussaint. Anne-Marie désire découvrir le circuit que j’ai fait hier en compagnie de Nathalie. << Elle m’a tout raconté au téléphone. La même version que la tienne hier soir en webcam ! >> me dit elle. Je passe devant le stade nautique. Devant l’hypermarché, l’université. À gauche, au carrefour. L’étroite route communale vers les vignobles à flancs de collines. Je dis : << C’est là, à partir d’ici ! >>. Anne-Marie allonge son bras. Pose sa main sur ma braguette. Ne dit rien. J’ajuste le rétroviseur intérieur pour admirer les expressions de son visage. Je suis un cérébral. Je fonctionne en intellectualisant les évènements.

J’ai souvent le privilège de rencontrer des femmes qui ont le même fonctionnement mental. Ce sont alors d’extraordinaires relations. Je déteste le comportement animal. Je suis dans l’abstraction de ces réflexions, à l'écouter, quand Anne-Marie déboutonne mon Levis des deux mains. Je reste concentré sur la route qui monte en pente douce entre les parcelles des vignobles. Non sans quelques difficultés, ma passagère extrait le locataire. Elle le tient fermement de sa main gauche. Imitant le bruit d’un moteur elle change de vitesse. Mon sexe étant le levier. Nous en rions. Là-haut, la chapelle blanche. Nous restons silencieux. Comme pour apprécier cet instant particulier. Anne-Marie joue avec le "levier de vitesse". Je pose parfois ma main droite sur sa cuisse gauche que je caresse d’un mouvement régulier. Pas un mot. Nous arrivons au sommet des collines. Je m’arrête devant la chapelle blanche. Elle est probablement fermée. << Il faudra venir faire des trous par ici. Je n’en ai pas vu un seul ! >> lance Ma complice. Nous en rions de bon cœur.

Nous quittons la voiture. La fraîcheur de fin d’après-midi, en altitude, est vive. C’est limite en veste jeans. Nous faisons le tour de l’édifice. Assis à l’abri du vent, nous profitons d’une douceur toute relative. Anne-Marie ne lâche pas mon sexe qu’elle tient fermement. Je l’écoute me parler de la baie de Somme, du Mont Saint-Michel qu’elles iront visiter. Elles ont tout organisé depuis la rentrée de septembre. Avec cette soudaineté toute féminine, Anne-Marie se penche sur sa gauche. Sa bouche se referme sur ma virilité. C’est une plongée dans l’indicible. Je pousse un profond soupir. Je prends un longue inspiration. En apnée, je savoure ce fabuleux moment d’enchantement. Je caresse la nuque de ma partenaire. Je chuchote : << On se fera des webcams depuis la baie de Somme ? >>. Anne-Marie cesse, se redresse. En riant elle répond : << C’est prévu. C’est au programme. Mais il y a Nathalie. Je vais l’initier aux webcams licencieuses ! >>. J’éclate de rire à mon tour.

Ma complice se laisse à nouveau aller sur sa gauche, retournant à nos plaisirs. J’admire la plaine au bas des vignobles en pentes. Je me laisse faire. Sans bouger. Nous restons d’ailleurs immobiles. Toutes les deux trois minutes Anne-Marie se redresse. Nous contemplons le paysage. Le crépuscule s’annonce. Le voile laiteux, sur l’Ouest, vire à l’orange. Anne-Marie retourne à nos joies. Il serait vain de vouloir quantifier le temps qui s’écoule. Nous restons là jusqu’à la nuit tombante. La fraîcheur devient très désagréable. Anne-Marie frissonne de plus en plus souvent. Et pas seulement de ses gourmandises. Je saisis ses cheveux en queue pour la redresser délicatement, en disant : << Viens, on a le restaurant qui nous attend ! >>. Ma complice tire son smartphone de la poche. << Oh punaise, presque dix neuf heures ! >> s’exclame t-elle. Elle se lève, saisit ma main pour m’entraîner jusqu’à la voiture. C’est agréable d’y retrouver les sièges et une température bien plus clémente. À peine assise qu’Anne-Marie reprend sa fellation passionnée. Je démarre.

Je revis l’exacte situation de la veille mais avec une partenaire différente. La nuit est sans lune. Des insectes se prennent dans les phares. Je ne dépasse pas les 10 km/h dans ma plus grande vitesse. Comme hier, ce sont des gémissements qui résonnent dans le silence de l’habitacle. Des gargouillis, des déglutitions, des soupirs d’extases, des râles. Je ralentis encore. Fort heureusement cette route communale ne dessert aucun village. Pas de circulation en cette saison. De devoir piloter l’auto, dans ces circonstances, est un exercice de contrôle absolu. Nos excitations sont synchrones. À chaque fois qu’elle cesse pour se redresser, Anne-Marie murmure : << C’est génial ! >>. Elle me fait une rapide bise sur la joue, me demande : << Ça va ? >> avant de reprendre ses activités buccales. Je chuchote à chaque fois qu’elle y retourne : << C’est bon ? >>. Ou encore : << Tu te régales ? >>. Sa réponse n’est qu’un gloussement positif. Nous arrivons sur le parking de la ferme restaurant. Je me gare. J’éteins le moteur.

Il y a d’autres autos. Nous restons encore un peu à profiter de nos passions communes. Je prends mon I-phone. Je compose le numéro du restaurant. Je téléphone pour réserver une table d’ici dix minutes. Anne-Marie, tout en gloussant de rire, continue en écoutant la conversation. C’est absolument divin d’entendre la voix de la ravissante serveuse de hier soir en étant méthodiquement vidé de mes substances. Un sacré stimulant supplémentaire dont semble profiter ma gourmande. Je raccroche. Elle cesse, se redresse pour dire : << Un bon apéro, ça met en appétit ! >>. Dans l’obscurité, seuls ses yeux et ses lèvres brillent. Je passe l’extrémité de mes doigts sur son visage. Je chuchote : << C’est sublime avec toi ! >>. Elle répond : << Tu as certainement prononcé les mêmes mots, hier soir, avec Nathalie ! Salaud ! >>. Pour être honnête, je ne m’en souviens pas. Nous sortons de la voiture. Je remballe. << C’est marrant mais tu n’éjacules pas à chaque fois ! >> dit elle en me prenant le bras pour marcher serrée contre moi.

Nous traversons le parking pour entrer dans la salle. La jeune serveuse vient à notre rencontre. << C’est la réservation ? >> demande t-elle en me reconnaissant. Elle m’adresse un étrange regard. Je comprends car ma compagne de ce soir n’est pas la même. De quoi déstabiliser. Notre table nous attend. Entre une haute et large armoire rustique, une étagère à livres anciens, reliés cuir. C’est la seconde fois que je suis en ce lieu. J’apprécie la décoration. L’intérieur d’un corps de ferme. Il y a une quinzaine de tables nappées de blanc. Des chaises fauteuils grises extrêmement confortables. Des outils manuels et agricoles anciens fixés aux murs de pierre. L’endroit est aussi chaleureux que son accueil. La serveuse apporte la carte. Nous en rions car il n’y a qu’un seul menu. Mais plusieurs options de desserts. Une soupe aux légumes en entrée. Délicate. Puis ce sont des ravioles aux épinards et à la viande de volaille. Un délice. << J’ai toute ma soirée. J’ai fait mes préparations ce matin ! >> s’exclame Anne-Marie.

Je réponds : << C’est parfait pour la suite. Je pense remonter à vitesse réduite jusqu’à la chapelle. Je crois y avoir oublié quelque chose ! >> Anne-Marie pose sa main sur la mienne pour dire : << Ce n’est même pas vrai ! >>. Nous rions quand je rajoute : << C’est juste un prétexte pour profiter de la situation ! >>. Elle conclue : << Coquin ! >>. Nous mangeons de bon appétit. Il n’y a que quelques clients attablés. Ça chuchote, ça murmure, rappelant le bourdonnement d’une ruche. Nos choix se portent sur une meringue glacée en dessert. Avant un bon café. << Je vais aux toilettes, il faut que je change mon tampon, ça urge ! >> fait elle en se levant. Je la regarde traverser la salle. Même si elle n’est pas exactement mon style de femme, elle ferait le bonheur d’un homme pour une vie entière. Je ne la mérite pas. Je suis bien trop volage. Comme prévenu par mon sixième sens, je lève les yeux. Mon regard croise celui de la serveuse. Son sourire est désarmant. La dame derrière le comptoir est très certainement sa maman. Je surprends son regard une seconde fois. Fixe. C’est excitant.

Anne-Marie revient. C’est à mon tour. Je sors des toilettes hommes. L’étroit couloir. J’y croise la serveuse. << Ça a été ? >> me demande t-elle. Je réponds : << C’était superbe. Vous risquez fort de m’avoir pour nouveau client ! >>. Parle t-elle du repas ou des WC ? Son sourire est magnifique. Je sors pour rejoindre ma complice. Je lui raconte. << Tu les attires comme des mouches, espèce de vieux play-boy ! Salaud ! >> dit elle. Nous en rions de bon cœur. L’addition. Nous enfilons nos vestes. La serveuse nous accompagne jusqu’à la porte. Nous la remercions avant de traverser le parking dans la nuit noire. Dans le froid revenu. À peine suis-je installé au volant que ma passagère me déboutonne. Il va être vingt et une heures. Il n’est évidemment plus question de remonter jusqu’à la chapelle. Nous prenons la direction de la ville. Anne-Marie prétend prendre son “digestif“ alors qu’elle me besogne comme une affamée. Nous arrivons devant son immeuble. Je décline son invitation à prendre un dernier café. Nous restons encore à deviser un peu.

<< C’est la première fois que je fais ça en bagnole. J’ai trente cinq ans, je ne mourrai pas idiote ! >> dit elle en jouant encore un peu avec mon érection déclinante. << Tu n’as pas envie de t’emmener au bout ce soir ? Tu es un drôle de type quand même ! >> rajoute t-elle. En riant je promets de le faire la prochaine fois. Je réponds : << Un jour je vais t’expliquer mon fonctionnement ! J’éprouve un tel plaisir que je ne vois absolument pas l’utilité de tout stopper à cause d’un orgasme ! >>. Anne-Marie me regarde comme un extraterrestre. Les dernières bises. << On se voit samedi, n’oublie pas ! Si la météo le permet on se fait une randonnée "trous"? Ça fait longtemps ! >> fait elle en sortant de la voiture. Elle colle ses lèvres contre la vitre avant de se sauver. Je remballe. Je démarre. J’arrive à la maison pour vingt deux heures. C'est beau la trace des lèvres d'Anne-Marie sur la vitre. La rapide toilette avant de retrouver la douceur du lin de mes draps. À présent, c’est Morphée qui va s’occuper de mon cas…



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Homme, 53 ans, France
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Virginie se confie

Absorbé par ma séance de peinture, je manie le pinceau en pensant à tout sauf à ce que je fais. Tout en étant parfaitement concentré sur la réalisation d’une œuvre d’un hyperréalisme méthodique. J’y travaille depuis huit jours. Les crépitements du feu dans la cheminée. En jetant un œil par l’une des deux baies vitrées de l’atelier, je découvre que le ciel, d’un bleu pur, se débarrasse de tous ces derniers nuages. La journée promet d’être ensoleillée. Excellent présage en ce vendredi. Nous pourrons peut-être aller randonner avec Anne-Marie demain après-midi. Elle a émis le souhait de parcourir son circuit "trous" préféré. Ces pensées sont brutalement interrompues. Les vibrations de mon téléphone. Comme il est parmi les couleurs, sur la desserte à ma droite, en voulant le saisir, j’attrape un des tubes. Ça m'énerve. C’est le visage de Virginie qui apparaît à l’écran. << Bonjour ! Tu n’as pas oublié ? Je t’attends cet après-midi à quinze heures ! >> lance t-elle. Sa manière de marteler chacune de ses syllabes rend sa diction unique. Ce qui m’amuse. Je la rassure.

<< Il est dix heures, je suis entre deux cours ! À tout à l’heure ! >> conclue t-elle. L’écran s’éteint avec le discret signal sonore. Je peins en pensant à cette étonnante jeune fille. Cela va faire sept mois que je la rencontre épisodiquement. J’assiste à une évolution passionnante. Sa personnalité s'affirme. Elle prend de l’assurance. J’assiste à tout cela avec intérêt. La matinée m’emmène aux environs de midi. Je nettoie la palette, les pinceaux. Je mets deux bûches sur les braises avant de quitter l’atelier pour la cuisine. Pendant que les spaghettis montent en ébullition, je fais l’assaisonnement d’une laitue. Je concocte une sauce au Roquefort. Je râpe de ce délicieux gruyère Suisse d'Appenzeller. Je mange de bon appétit en faisant le timing de l’après-midi. Virginie m’attend pour quinze heures. J’ai le temps de m’occuper du linge. Cette brave madame Louvain vient faire le ménage tous les samedis matins. J’aime bien en faire un peu avant. Pour que ce soit présentable. Ce qui va m’occuper avant de partir. J’ai de quoi réchauffer pour le repas de ce soir.

La vaisselle. Je monte me brosser les dents. Je vide une seconde machine. Avec le panier plein, je dévale les escaliers. La température extérieure est de 20°. Je suspends les draps, les sous-vêtements, les chemises. Je ne dois surtout pas oublier de tout décrocher en revenant ce soir. Les nuits sont humides dès dix neuf heures. Un petit coup d’aspirateur au salon, dans le hall d’entrée et dans la cuisine. C’est OK. Je monte me préparer. T-shirt blanc sous mon ensemble Levis. Baskets blanches. Je m’arrange un peu devant le miroir de la penderie. Il va être quatorze heures quarante. Il ne faut pas plus de quinze minutes jusqu’à la sortie du bourg. La supérette. Il fait aussi beau qu’une journée de printemps. J’apprécie de rouler lentement. La route s’y prête. Je traverse le lotissement, la salle polyvalente à droite, j’arrive sur le parking de la supérette. La magnifique Toyota Yaris bleue cobalt est stationnée. Virginie assise au volant, penchée sur l’écran de son téléphone. Je viens me garer à gauche de sa voiture. Elle s’en extrait d’un bond.

À peine suis-je sorti qu’elle passe ses bras autour de mon cou. C’est la seconde fois que j’assiste à cette manifestation de tendresse. La jeune fille ne m’y avait pas habitué. << Je suis contente de te voir. J’ai l’impression que ça fait des mois ! >> lance t-elle. Je propose de ne pas trop attirer l’attention. Elle contourne mon auto pour s’installer sur le siège passager. Virginie porte un jeans, un T-shirt blanc. Des baskets. Son sac à dos minuscule posé sur ses genoux. << Je te guide, démarre ! >> me fait elle. À peine sommes-nous sur la route qu’elle se met à me parler de Mathias. << Mon probable futur petit copain. Mais je le fais passer des tests ! >> précise t-elle. Elle raconte : << J’étais à son anniversaire samedi dernier. C’était super. On a bavardé. On s’est revu dimanche chez lui. Il est timide, ça me plaît bien ! >>. J’écoute sans un mot. Mes silences l’encouragent d’ailleurs à entrer dans des détails. Des interrogations de jeunes filles. J’enregistre de façon analytique chacune de ses phrases. Sa diction permet une parfaite compréhension.

<< C’est un avantage de connaître un homme de ton âge. Tu vas pouvoir éclairer ma lanterne. Ce sera un gain de temps. Tu vas pouvoir m’expliquer les comportements d’un garçon de vingt cinq ans ! >> rajoute t-elle. Je ris en demandant : << Vais-je être le confident de ton histoire d’amour ou vais-je être investi d’une mission ? >>. Elle s’exclame immédiatement : << Non, tu n’y es pas du tout. Et d’abord il n’y a pas d’histoire d’amour il y a juste une attirance et une "chimie". Désolée ! >>. Cette affirmation me rassure. Je déteste me mêler des affaires des autres. << Prends à droite ! >> lance t-elle alors que nous arrivons au calvaire. C’est une route étroite. Je ne l’ai jamais emprunté. Quelques centaines de mètres et nous pénétrons la forêt. Virginie me pose une série de questions très précises quand à certaines allusions : << Il m’a dit un truc bizarre. Ça fait un moment qu’il ne mange plus les filles. Il se contente de les goûter. Que dois-je comprendre ? >>. Je ris avant de répondre : << Pour un timide ça laisse effectivement interrogateur ! >>.

Elle continue : << On se voit samedi soir. On se fait un film au cinéma. Il aime les films d’actions. Je n’aime pas trop. Quand je lui ai dit que je préférais les films d’horreur, bien gores, il s’est contenté d’une horrible grimace ! >>. Je réponds : << Là, je ne peux pas me prononcer. Tu m’emmènes dans un domaine inconnu ! >>. Virginie reste silencieuse. Je découvre cet itinéraire. De longs tronçons tous droits. Une exploitation agricole. La route devient chemin quelques centaines de mètres plus loin. << J’ai envie que tu t’occupes de moi ! >> dit elle alors que je me gare sur le côté. Un long silence s’installe. Virginie consulte son téléphone. Rituels que les jeunes filles de son âge observent plusieurs dizaines de fois par jour. Je la devine légèrement tourmentée. J’ai les mains posées sur le volant, je dis : << C’est étrange n’est-ce pas. Quand une personne entre dans nos vies, on est comme “hanté“ de sa présence ! >>. Ma passagère s’écrie : << Exactement ! Tu vois, comment veux-tu que je parle de tout ça à quelqu'un ! >>

Posément je réponds : << À ta mère par exemple. C’est une femme. Personne ne te connaît mieux qu'elle ! Les mères sont parfois de bons conseils dans ce domaine ! >>. Virginie joue avec son téléphone. Le silence est pesant. Je crois avoir visé juste car elle finit par dire : << Tu as sans doute raison. Mais je n’aime pas trop la mêler à mes histoires intimes. J’ai déjà essayé mais elle est très coincée. Du genre à parler au "bon Dieu" tu vois ! Et ça, ça me gonfle ! >>. En effet, je vois. Elle rajoute : << Et puis je me méfie des gens qui ont “Dieu“ dans leurs camps. Pour ce genre de plan c’est toujours foireux. Quant à papa il est très fuyant sur ces choses. Je reste sa petite fille et c’est chiant ! >>. Je commence à saisir ma raison d’être là cet après-midi. Je me tourne vers Virginie. J’imite sa manière d’articuler chaque syllabe pour préciser : << Si je peux t’aider. Tu peux compter sur moi, mais ne fais aucun transfert ! >>. Elle pose sa main sur ma braguette pour l’empoigner avec force. << Arrête de m’imiter. Tu ne sais pas le faire ! >> lance t-elle.

<< Fais-moi délirer s’il te plaît ! >> s’écrie t-elle en approchant sa bouche de la mienne. Je passe ma main entre ses cuisses qu’elle écarte immédiatement. Elle pose ses lèvres sur les miennes. Pénètre ma bouche de sa langue. Je retrouve cette étrange culpabilité qui m’assaille. Virginie la devine. Malgré ses dix neuf ans, elle sait mettre mes émotions au service des siennes. Sa main me palpe durant ce baiser fougueux. Mon érection est contrariée. Ça aussi elle le devine. De ces deux mains, ma passagère ouvre mon ceinturon, me déboutonne. C’est un soulagement d’avoir ma raideur en soudaine liberté. Virginie s’amuse avec, sans cesser de m’embrasser. Nos mentons sont trempés de nos salives. L’écran tactile de l’ordinateur de bord est allumé. J’appuie sur l’onglet de la fonction idoine. Immédiatement le dossier du siège de ma passagère s’incline vers l’arrière. Je change de position. Elle se déboutonne. Trop impatiente de s’offrir le plaisir attendu. Je dénoue sa baskets gauche alors qu’elle dénoue celle de droite. Nous rions aux éclats.

Nous tirons tous les deux sur son jeans pour le retirer. Je retire le mien. << Viens ! >> murmure t-elle. Virginie m’a déjà réservé bien des surprises. Et quelque chose me dit que je n’en suis pas au bout. Je me positionne. Je reste en appui sur mes bras. Virginie, fort heureusement, n’est pas du genre passive. C’est une fille pleine d’initiatives. Décidée et entreprenante. C’est plutôt rassurant. Ma culpabilité me quitte alors que notre étreinte se précise. J’ai toujours une crainte. Je chuchote : << Interdiction de bouger. On reste immobile et tu me racontes tout ce qui passe dans ton esprit ! >>. Elle cesse de m’embrasser alors que je la pénètre avec d’infinies précautions. Elle ouvre de grands yeux interrogateurs. Je précise : << Une expérience sensuelle ! >>. En fait, je veux surtout voir les capacités à se contrôler de ma complice. Nous nous fixons. C’est tellement intense que je baisse les yeux le premier. En se mettant en mode "berceuse" ma partenaire murmure : << Gagné ! >>. Je n’ai plus qu’à me laisser emporter par le lyrisme imposé.

Nous faisons l’amour. Virginie ne m’avait pas habitué à tant de sensibilité. Je la découvre capable d’une tendresse inouïe. C’est un nouvel enchantement. Parfois je fléchis les coudes pour descendre. Ma poitrine contre ses seins. À chaque fois que je le fais, ma partenaire gémit d’un autre plaisir. Dans une voiture ce n’est jamais aussi confortable que dans un lit. Même dans l’habitacle d’une grosse berline Allemande. Nous alternons les séquences de parfaites immobilités avec celles plus agitées de nos douces berceuses. J’apprécie l’aisance de nos gestes, de nos corps. Totale harmonie. Tout cela se passe dans la douceur et la tendresse. << Si seulement tu pouvais donner des cours de baise à Mathias ! >> chuchote t-elle. Nous en rions aux éclats. Je murmure : << Tu n’en sais encore rien. C’est peut-être un super coup ! >>. Virginie répond : << Je ne veux pas d’un "coup" s'il te plaît ! J’ai besoin de romantisme quand je fais ça. Et avec toi ça en déborde de partout ! >>. Nous reprenons nos danses lascives en unissant nos gémissements.

Un bruit de moteur. D’abord dans le lointain. Nous n’y portons pas immédiatement attention. Le bruit se rapproche. Je lève la tête. C’est un tracteur rouge. Il vient par là. Impossible de se cacher. L’homme assis sur son siège, dans sa cabine, aura une vue globale sur ce qui se passe dans la voiture. << On s’en fout ! >> fait Virginie en s’accrochant à moi. M’attirant sur elle. Le tracteur passe à côté de l’auto. Nous nous faisons tout petit. Quand le bruit s’éloigne, il y a un coup de Klaxon. Nous en rions de bon cœur. Nous nous aimons sans la moindre notion du temps. Virginie saisit le téléphone sous ses fesses. << Oh purée, dix huit heures ! >> lance t-elle. Je demande : << Tu as un impératif ? >>. Elle répond : << Oui, on mange à dix neuf heures à la maison et je suis censée être chez ma copine de fac. Pas de blême. J’ai tout prévu. Elle est dans la combine ! >>. Je me retire. Je suis à genoux entre ses jambes que je relève en les tenant par les chevilles. Je pose ma bouche sur son clitoris. Dans un râle profond, ma complice s’avance pour s’offrir à ma caresse dans une meilleure position.

Ses genoux touchent le tableau de bord, posés sur mes épaules. Je me goinfre de jus de fille. Ce qui se passe là est beaucoup plus “animal“. Un agréable supplément. Ses petits cris de ravissement envahissent l’habitacle. J’adore sentir l’intérieur de ses cuisses frissonner contre mes joues. Ce sont deux éjaculations de cyprine qui inondent ma bouche. À quelques minutes d’intervalles. En poussant un mugissement, Virginie colle son sexe contre mon visage jusqu’à risquer de m’étouffer. Elle relâche enfin son étreinte pour se redresser sur ses coudes. J’appuie sur le même onglet. Le dossier se redresse. Je m’installe sur mon siège. Ma comparse éclate soudain de rire. << Regarde, tu as plein de "moi" sur la gueule ! >>. Je regarde dans le rétroviseur. En effet, j’ai tout le bas du visage mouillé et luisant. Le crépuscule s’annonce. C’est avec nos vêtements à la main que nous sortons de la voiture. Nous nous habillons alors que se pointe le tracteur. << Oh put-hein il revient ! >> s’exclame Virginie. Vite. Nous voilà prêts à repartir.

Je laisse le tracteur passer. Je démarre. Il faut ruser pour faire demi tour sur cet étroit chemin. Je dois m’y prendre à plusieurs reprises. Ça y est, c’est parti. << Comme c’est bien les après-midi avec toi. Pourquoi as-tu presque l’âge de mon père ? Merde alors ! Tu ne pourrais pas avoir l’âge de Mathias plutôt ! >> lance t-elle en mitraillant ma joue droite de bise. Pour seule réponse, je dis : << Mets ta ceinture, on arrive sur la route ! >>. Nous arrivons sur le parking de la supérette. La séparation est difficile pour la jeune fille. << Je t’appelle. On refait. Mais cette fois dans ma voiture ! >>. Je dis : << Il faudra inventer une nouvelle position alors ! C’est plutôt exigu ! >>. Un dernier bisou. Je regarde Virginie s’installer à son volant. C’est étrange mais dans la pénombre son visage a soudain les traits d’une jeune femme. J’ai un soudain vertige d’une seconde. Je cligne des yeux pour chasser cette hallucination. Peut-être les conséquences de nos ébats. Elle me fait des bises qu’elle souffle dans ses mains. Un dernier coucou. Elle démarre, recule, braque et se dirige vers la sortie.

Je démarre. Je roule le plus lentement possible pour ne pas trop déranger les rares automobilistes qui me dépassent. Parfois d’un coup d’accélérateur rageur. Je regarde le siège où était assise ma jeune amie. J’aimerais humer l’endroit où s’agitait son cul. Je suis encore pétri d’émotions en arrivant à la maison. Je mets la voiture au garage. Il ne faut pas oublier de décrocher le linge. Il est bien sec et sent tellement bon. Je suis mort de faim. Il est pile dix neuf heures. Je n’ai qu’à réchauffer les spaghettis, la sauce et faire l’assaisonnement du reste de la laitue. Je mange de bon appétit, envahi de toutes les douces sensations ramenées. Je rêvasse quand mon téléphone se met à vibrer. Le visage de Virginie sur l’écran. << Trop bien ! Trop bon ! >> lance t-elle. Elle rajoute : << On refait le plus vite possible. Je t’appelle. D’accord ? >>. Elle ne s’attarde pas. Ne me laisse pas le temps de prononcer le moindre mot. Elle a déjà raccroché. Je reste devant mon écran noir. Vais-je tout raconter à Anne-Marie ce soir ? J’hésite.

Nous avons webcam à vingt et une heures. L’inspiration de la décision me viendra sans doute durant la vaisselle. Où alors pendant la douche. Je peux prendre mon temps. Me délasser un peu. C’est en peignoir que je m’installe devant l’ordinateur. Il va être l’heure de notre rendez-vous virtuel. Anne-Marie apparaît à l’écran. J’aime quand ses cheveux encadrent son visage. Ses traits paraissent plus fins. Les minuscules taches de rousseur, à peine visibles sur son nez. C’est adorable. Elle me raconte sa journée d’enseignante en CM2. Je lui raconte mon après-midi. Je n’ai pas la force d’occulter ce qui s’est passé. La vérité et la franchise sont des éléments qui apportent le bien être et la sérénité. << Tu es le dernier des dépravés ! >> lance t-elle. Elle rajoute : << Il t’arrive de passer une seule journée sans faire des "trucs" avec une femme ? >>. Nous en rigolons comme des bossus quand je réponds : << Oui, quand nous n’avons pas webcam le soir ! >>. Cette petite demi heure que nous passons presque quotidiennement ensemble est une nécessité.

Nous ne nous masturbons pas systématiquement chaque soir. Par contre nos tasses d’infusions fumantes, à la verveine, sont posées à côté de nos claviers. Anne-Marie revient sur les derniers préparatifs. Les vacances de la Toussaint débutent jeudi prochain. C’est avec la voiture de Nathalie qu’elles partiront toutes les deux aux aurores. Direction la baie de Somme. Un studio chez l’habitant au Crotoy, qu’elles vont occuper dix jours. << On se fera des webcams depuis là-bas. Peut-être pas tous les soirs. Je te raconterai par mails ! >> me dit elle d’un ton passionné. Elle rajoute : << Tu me raconteras tes frasques ! >>. Je promets de les raconter dans le détail. Anne-Marie se met à bailler la première. C’est contagieux. Je m’en décroche la mâchoire moi aussi. Un dernier bisou virtuel. << On se voit demain. Randonnée “trous ». Parking du restaurant. Quatorze heures. Bonne nuit ! >> conclue t-elle. Je répète exactement les mêmes phrases avant d’éteindre la machine. Ce sont mes doux draps de lin qui m’accueillent pour cette dernière exaltation de la journée.


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Les petites surprises du samedi

Il n’y a pas trop de monde ce samedi matin dans mon hypermarché préféré. Je pousse mon chariot en flânant. Je suis dans le rayon des produits ménagers à comparer les composants indiqués sur les flacons de liquides vaisselle. Même si je n’ai aucune fibre écologiste, que c’est la dernière de mes préoccupations, je reste vigilant. Non pas pour l‘environnement mais pour ma peau et la qualité des substances entrant dans la fabrication. << Bonjour ! >>. Décidément. Me guetterait-elle ? Espionnerait elle mes déplacements ? Je reconnais sa voix. Nathalie. Je me retourne alors qu’elle place son caddie contre l’étagère des lessives. Nous nous serrons la main. Dans un élan, elle contourne mon chariot pour me faire trois bises. Il est rare que ces cheveux bruns soient libérés de leur attache. Ils encadrent un visage souriant. Ses yeux noisettes en soulignent les expressions de joie. Nous bavardons un peu. << Je fais les dernières courses avant le départ ! >> précise t-elle en me montrant ses achats.

La jeune femme pousse un profond soupir en rajoutant : << Deux semaines de vacances. Ce n’est pas de trop ! >>. Nous poussons nos chariots vers les rayons des fruits et des légumes en conversant. << Tu vois Anne-Marie cet après-midi ? >> me demande Nathalie. S’il n’y a aucun changement ce sera le cas. Je réponds : << Oui, nous allons randonner. La météo s’y prête ! >>. Effectivement la journée s’annonce ensoleillée. La température va encore grimper. Il est dix heures trente et il n’y a que 16°. Nathalie porte un blouson de cuir brun très semblable au mien. Nous nous séparons devant la poissonnerie. << On se voit demain alors ? >> lance la jeune femme. Je confirme : << Quatorze heures devant la chapelle ! >>. Je la regarde s’éloigner. J’aime sa tenue décontractée. Jeans, bottines, ainsi que sa démarche nonchalante. Je suis dans le rayon des céréales et aliments “bios“. Cette jeune femme qui vient par là, en poussant son chariot ? Elle me reconnaît. Je la reconnais. Laure, la nageuse de la piscine.

Le temps de bien nous dévisager, de nous sourire et nous nous rejoignons. << Bonjour. Le hasard fait bien les choses n’est-ce pas ! >> dit elle. Je réponds : << Bonjour. Ce sont les derniers mots que vous avez prononcé devant la piscine ! >>. Nous bavardons. Laure est une jeune femme élégante. Elle porte un imperméable clair, ouvert sur un pantalon clair. Un pull de fin coton beige assorti à ses mocassins. Ses longs cheveux châtains flottent sur ses épaules. Elle n’est pas seulement attractive et séduisante mais également belle et stylée. Nous bavardons. << Vous allez à la piscine mercredi ? >> me demande t-elle. Mon cerveau se transforme instantanément en logiciel. Je n’ai absolument rien au programme ce mercredi. Je confirme : << Oui, j’y suis en début d’après-midi ! >>. La jeune femme répond : << On se verra peut-être alors ! >>. Elle me laisse planté là, devant les gâteaux secs et les levures en paillettes. Je continue mes achats en pensant à cette fugace rencontre. Qui vais-je encore rencontrer ce matin ?

Je passe en caisse. Je vais mettre mes achats dans le coffre de la voiture. Les produits frais dans la glacière. Je reviens flâner dans la galerie commerciale. Je regarde les menus affichés devant la cafétéria. Il va être onze heures trente. À la lecture et à la vue des photos exposées, je sens gronder mon estomac. Ces cuisses de poulets dorées accompagnées de frites sont bien alléchantes. Ces tranches de tourtes accompagnées de pommes de terres rissolées sont une véritable tentation. Pour ne pas citer ce riz cantonais aux champignons noirs et aux tanches de poissons panées. Je vais laisser mon appétit se renforcer en me promenant encore un peu. Là, derrière les rideaux vichys des croisillons du salon de thé, c’est Laure. Toute seule devant un café entrain de parler au téléphone. J’hésite. Je continue. Je reviens sur mes pas. J’hésite encore. L’idéal serait qu’elle m’aperçoive. Qu’elle me fasse signe de la rejoindre. Hélas, elle joue avec la cuillère dans sa tasse, son téléphone à l’oreille, sans prêter attention à ce qui l’entoure.

Je n’insiste pas. Ne provoquons pas le destin. Laissons les choses se faire. Je décide de rentrer à la maison. Il est midi trente quand je range mes achats. Je réchauffe une escalope panée, des pommes de terre sous vide. L’assaisonnement d’une moitié de la belle laitue achetée il y a un peu plus d’une heure. Je mange de bon appétit en faisant le bilan de mes aventures de la matinée. Les vibrations de mon téléphone. Numéro inconnu précise la voix féminine. Je décroche quand même. Quelle surprise. C’est Laure. << Sympa la rencontre de ce matin ! >> dit elle. Je suis pris au dépourvu. Je réponds un peu bêtement : << Oui, sympa ! >>. La jeune femme rajoute : << J’ai mangé à la cafétéria. Une délicieuse paella ! >>. Je reste abasourdi. Maudite fatalité. Pourquoi ai-je pris l’idiote décision de rentrer ! Je n’en parle pas mais une forme de rage sourde m’habite quelques instants. << Je voulais vérifier si c’était bien le bon numéro ! >> dit elle encore dans un pieu mensonge que je devine immédiatement.

Je réponds : << On les enregistre alors. Il faudra m’envoyer une photo pour que je puisse vous placer en avatar dans la liste de mes contacts ! >>. Un silence. Elle s’exclame : << On fait ça tout de suite ! >>. Je pose le téléphone pour continuer à manger tout en bavardant. Une photo arrive. Juste en buste. Laure, un pull à col roulé carmin, le visage de trois quart vers l’objectif, une expression amusée. << Ça vous va ? Je l’ai récupéré dans ma galerie photos ! >> demande t-elle. Je vais fouiller un peu dans la mienne. J’envoie une photo en buste où je suis en T-shirt blanc sous l’ombre des branches d’un palmier. Nous voilà avec des avatars qui s’afficheront lors de nos appels. Technologie. Je rappelle que nous sommes en 2014 et qu’à cette époque c’était plus rudimentaire qu’aujourd’hui. << Je vous laisse manger. Je vais me préparer. Passez un bon week-end. On se voit mercredi ! >> conclue t-elle. Je raccroche. Je termine mon repas en pensant à cette nouvelle aventure qui se profile à l’horizon. Mon existence de privilégié.

La vaisselle. Je monte me brosser les dents, me changer. La température extérieure est de 19°. Il fait beau. Je porte un jeans, une chemise à carreaux. Mes baskets. Je dévale les escaliers. Deux pommes, des barres de céréales et la gourde isotherme pleine de thé bouillant dans le petit sac à dos. Il y a vingt cinq kilomètres à parcourir. Il ne faut guère plus d’une vingtaine de minutes pour arriver sur le parking du restaurant. Il va être quatorze heures. Cette fois je suis le premier. Je n’ai pas le loisir d’apprécier plus longtemps cette petite satisfaction. Voilà la Clio rouge bronze qui vient se garer à côté de ma voiture. Je sors. Anne-Marie est vêtue comme moi, jeans, chemise à carreaux, baskets. Son petit sac sur le dos. Trois bises. Nous nous tenons par les mains pour nous empêcher de tomber en arrière. << Je suis contente. Je me réjouissais depuis mercredi ! >> lance t-elle. Je la tire par ses mains pour la serrer contre moi un instant en disant : << Moi aussi ! >>. Nous traversons le parking. En passant devant le restaurant je dis : << Ce soir ? Une bonne bouffe, ici ? Ça te dit ? >>

<< Tant pis pour le match de basket à Nathalie alors ? >> s’exclame t-elle en attrapant mon bras. Je réponds : << Tant pis ! >>. Anne-Marie me laisse entrer dans le restaurant en disant : << Je l’appelle pour m’excuser ! >>. Je réserve une table pour dix neuf heures trente. Il y a un supplément pour le spectacle. C’est avec joie que je m’en acquitte immédiatement. Ce sera un trio de Blues. Je rejoins Anne-Marie en pleine discussion. Je reste à l’écart. C’est elle qui me rejoint, me prend la main pour m’entrainer vers le sentier. Il est raide. Le sol est bien sec. Le pont de pierres, en dos d’âne. Le chemin qui part à gauche. Il est large. Nous pouvons y évoluer en nous tenant par la main. Mon amie me raconte quelques anecdotes concernant ses cours. Il y a Léonard, cet élève de CM2 qui s’avère un sacré coquin. Plein d’espoir, subtil et excellent élève. << J’ai chaque année mes préférences mais il m’est interdit de les manifester ! >> m’explique t-elle. Je comprends. J’aime écouter les femmes me raconter.

Le totem et ses panneaux indicateurs. << On reprend le sentier des étangs. Tu veux bien ? >> demande mon amie. Même si le sentier est le plus souvent raide, il se déroule dans un environnement aux charmes exquis. Nous avançons quelquefois sur d’épais tapis de feuilles. Comme des gamins, nous les faisons voler sous nos pas. Nous retrouvons le premier cabanon. Son étang aux eaux immobiles. Un miroir qui reflète le bleu des cieux. << Viens, on joue aux inconnus ! >> propose Anne-Marie en s’arrêtant. Elle m’explique : << Tu es seul. Tu t’amuses. Tu vois arriver une femme. Tu es prié de faire preuve d’imagination ! >>. Elle ne me laisse pas répondre. Elle s’éloigne d’un pas rapide en montant le sentier. Elle disparaît tout en haut. Je reste un instant dubitatif. Je dois faire preuve d’imagination. J’ai un peu chaud avec l’effort de la montée. J’entre dans le cabanon. Rien n’a changé depuis la dernière fois. Je regarde l’orifice parfaitement rond dans la cloison du fond. Mon imagination est au rendez-vous et fait le reste.

Je déboutonne ma braguette pour en extraire mon érection. Je contourne l’abri en bois pour me coller à l’arrière. Mains à plat sur les planches, mon sexe glissé par l’ouverture. Je n’attends pas longtemps. J’entends quelqu’un arriver. J’espère que c’est elle. Mon cœur bat la chamade. Et si ce n’était pas elle ? À cette idée je préfère me retirer. Anne-Marie fait le tour de la cabane en m’ignorant totalement. Juste un : << Oh, pardon, excusez-moi ! >> en passant comme une inconnue. Elle disparaît. J’introduis mon sexe à présent mou dans l’orifice. Ma poitrine contre les planches, je sens battre mon cœur affolé. C’est une attente extrêmement excitante. Délicieusement affolante. Il ne peut pourtant se passer qu’une seule chose. Mais quand se produira t-elle ? Mon érection est soudain saisit à pleine poigne. Je sens mon cœur battre jusque dans mon sexe tenu fermement. C’est extraordinaire. Combien de temps cela dure t-il ? Un léger mouvement. On me lâche. Anne-marie vient me rejoindre. Je me retire.

<< C’est génial ces trous que tu as creusé partout. Ça me donne des fantasmes un peu délirants. Et si ce n’était pas toi mais un autre ? Que je ne le sache pas ! >> m’explique t-elle alors que je remballe. Je dis : << Pourquoi ne pas vivre ce fantasme ? Si je reste planqué pour sécuriser cette expérience ? Tu ne risques rien ! >>. Anne-Marie passe ses bras autour de mon cou. Elle me fixe en restant silencieuse. Très certainement en pleine réflexion. Imaginant peut-être la situation. << Viens ! >> finit elle par dire en prenant ma main. Nous continuons la montée. Voilà le second étang et son cabanon. Là non plus, rien n’a été déplacé. Le barbecue, son matériel et le tabouret. << On joue ? >> propose mon amie en me laissant une nouvelle fois seul. J’avise le trou. Je me déboutonne une nouvelle fois. Mais je reste vigilant. Mon plaisir sera bien plus intense si je sais qui vient. Dissimulé derrière l’angle de la cloison, je vois redescendre Anne-Marie. Je me sens habité par le personnage du satyre. Je joue avec mon sexe qui durcit inexorablement.

Ma complice approche. Je contourne le cabanon pour m’immiscer dans l’orifice. Le bassin collé contre les planches, mes mains posées à plat, j’attends. Ce n’est certes qu’un jeu mais son caractère particulier provoque les sensations les plus sublimes. Je sais que ces émotions sont partagées. Si ce n’était pas le cas, jamais la jeune femme n’aurait fait une telle proposition. J’attends. De plus en plus fébrile. Il ne se passe rien. Ce souffle chaud ? Je ne peux qu’imaginer, deviner. Le silence de l’automne. Anne-Marie vient me rejoindre. << Tu aimes les surprises que te réserve l’inconnue qui joue avec toi ? >> me demande t-elle, ses bras autour de mon cou. Je réponds : << Elle est pleine d’initiatives étonnantes cette inconnue ! >>. Je remballe alors que mon amie tire deux clémentines de son sac à dos. Nous les pelons au bord de l’étang avant de les savourer. Il va être seize heures. Nous avons nos K-ways. D’ici une demi heure il faudra les mettre. Avec l’inaction la température de nos corps n’est pas stimulée. Aussi, nous reprenons notre montée.

Le troisième cabanon au bord de son étang. Là non plus, rien de changé. Le vieux buffet. La vieille table. L’empilement des chaises. Le calendrier 2014 relevé comme nous l’avons laissé il y a une semaine. Il dévoile le trou parfaitement rond de cinq centimètres de diamètre. Nous installons deux chaises métalliques pour nous y assoir. Deux pommes, la gourde de thé encore chaud. Les barres de céréales. Ça réchauffe superbement. Nous dégustons cette collation improvisée en conversant. << Tu sais qu’on ne se voit plus que demain puis en webcam pour les deux semaines à venir ! >> lance mon amie. Je réponds : << Oui, j’y pense. Tu me raconteras vos journées. Je veux surtout que tu me racontes le Mont Saint-Michel ! >>. La fraîcheur devient prégnante. En interrogeant la météo sur son téléphone, Anne-Marie annonce 18°. << Ça baisse ! >> dit elle. Il est temps de déballer les K-ways. La température ne fera plus que descendre. Le soleil ne va pas tarder à disparaître derrière les sommets des collines. Un couple de promeneurs nous salue.

<< On joue encore un peu avant de redescendre ? >> propose ma complice en mimant une masturbation masculine. Je me lève pour contourner l’abri. Je déboutonne mon jeans. J’en extrais l’érection naissante que j’introduis dans l’orifice. C’est bien plus supportable à présent, vêtu du K-ways. Le silence est total. Que fait Anne-Marie de l’autre côté ? Je me retire, je me penche pour regarder par le trou. Elle est assise, une main dans son pantalon ouvert. Elle fixe le trou. Me voit. Elle me fait un adorable sourire. J’hésite. Et si je la rejoignais ? Je me redresse. Je m’apprête à le faire. Juste un petit passage dans le trou pour le fun. J’attends un petit moment. Il ne se passe rien. Par contractions de mes muscles fessiers, je fais bouger mon érection ainsi maintenue. Un petit coucou amical. J’ai beau dresser l’oreille, je n’entends rien. Se masturbe t-elle toujours ? Mystère. Je veux me retirer lorsque sa poigne ferme se saisit de ma virilité. Que se passe t-il au juste de l'autre côté ? Je sens une sorte de contrainte. Je comprends soudain. Anne-Marie se pénètre.

Je ne vois aucune autre explication. C’est extrêmement frustrant de rester dans l’imaginaire. J’aimerais voir. Je reste immobile. Que pourrais-je bien entreprendre ! Je perçois à présent les souffles d’une respiration haletante. De petits râles, des gémissements à peine perceptibles. C’est certain. C’est ce que j’imagine. Anne-Marie s’offre une partie de ce fantasme dont je porte la lourde responsabilité. Cette pensée m’amuse. Tout cesse soudainement. Me laissant avec une désagréable sensation de froid sur l’intimité. Je me retire. Je veux remballer quand ma complice vient me rejoindre en refermant son jeans. << Ça t’es déjà arrivé ? >> me demande t-elle. Je dois admettre que c’est la toute première fois. << On s’amuse bien tous les deux ! >> dit elle en m’empêchant de ranger mon outil. Elle l’empoigne fermement pour rajouter : << C’est génial. Quand je vais raconter ça à Nathalie elle n’aura qu’une envie ! Essayer ! >>. Nous en rions de bon cœur.

Passant derrière moi, un bras autour de ma taille, mon amie me masturbe avec conviction. Penchée pour regarder. << Je te garde pour la soirée où je t’emmène ? >> s’écrie t-elle. Je ne sais quoi répondre. Elle cesse en rajoutant : << J’ai ma petite idée ! >>. Je peux enfin remballer. Nous remettons nos sacs sur le dos. Main dans la main à chaque fois que le chemin le permet, nous redescendons à vive allure. Le crépuscule s’annonce. Il fait nuit depuis un moment quand nous arrivons sur le parking. Fort heureusement la lune s’est avérée une complice zélée. Éclairant nos pas de sa lumière argentée. Notre table nous attend. Au fond de la salle. Il va être dix neuf heures trente. C’est une soirée aux chandelles. Absolument remarquable. La serveuse nous emmène la carte. Notre choix se porte sur du sanglier accompagné de nouilles “maison“ au beurre d’avocat. Au confis d'asperges. C’est divin avec des radis et petites tomates en salade. C’est une jeune fille à la batterie. Un jeune garçon à la guitare. Un autre à la basse. C’est magnifique. Malgré leur jeune âge, ils assurent et c’est très professionnel.

Les Blues s’enchaînent sans jamais se ressembler. Suscitant cette crainte que la prochaine interprétation soit inférieure. Que nenni. C’est une succession parfaite de pièces traditionnelles et probablement de compositions personnelles. Nous passons là une superbe soirée. La salle est pleine. Toutes les tables sont occupées. Du monde arrive parfois et se fait éconduire par une des trois serveuses. Nous comprenons leurs immenses déceptions. Il est vingt deux heures. Un café. L’addition. Je suis tellement enchanté par cette soirée que je profite de l’entracte pour donner discrètement un billet de 20 € à chacun des musiciens. Nous sortons dans la fraîcheur désagréable. Il fait même plutôt froid. Les gigantesques coupes glacées nous ont alourdi. Nous nous installons dans ma voiture. Je fais tourner le six cylindres afin qu’une douce chaleur envahisse l’habitacle. Anne-Marie fait le bilan de cet agréable après-midi et de cette belle soirée. Elle pose sa main sur ma braguette pour me confier ses ressentis.

J’ai ma main droite entre ses cuisses. Ma complice me palpe. Fourre sa main dans mon pantalon déboutonné. << Et si on passait la nuit ensemble ? Je n’ai pas envie d’être seule ce soir ! >> murmure mon amie. Je demande : << Chez moi où chez toi ? >>. Elle chuchote : << Si c’est chez toi cette nuit, ce sera chez moi la prochaine fois ! >>. Je propose de laisser sa voiture sur le parking, de revenir la chercher demain. << Non, je te suis. Je devrai te laisser en fin de matinée. Je mange chez mes parents à midi ! >> lance Anne-Marie. Elle me fait un bisou avant de sortir de l’auto pour entrer dans la sienne. Nous nous suivons. Nos téléphones allumés, nos écouteurs sur les oreilles pour pouvoir continuer à converser. Il suffit de rouler prudemment en kit "main libre". La télécommande pour ouvrir le portail. Nous descendons les pavés auto bloquants sur la centaine de mètres. Anne-Marie me saute au cou. Nous rentrons. Il fait bien meilleur à l’intérieur. Nous montons immédiatement. J’offre une brosse à dents toute neuve à mon invitée.

Une rapide toilette. Je propose un T-shirt léger. C’est tellement plus agréable pour se coucher. C’est la toute première fois, depuis dix mois que nous nous connaissons, que nous passons une nuit ensemble. Et la première fois dans mon lit. La douceur des draps de lin changés ce matin. L’odeur de magnolia que j’aime sentir partout dans la maison. Anne-Marie ne cache pas son bonheur. Cherchant à se faire toute petite dans mes bras. Nos baisers ont le goût de la verveine de ma crème dentifrice. La douceur, la tendresse, l’envie de nous aimer. En préliminaire j’offre à mon hôte un cunnilingus des familles. Ses gémissements d’ivresse jouissive envahissent la grande chambre. La lune, pleine et lumineuse, éclaire notre lit. Je pénètre ma complice avec lenteur. Elle se pâme en s’accrochant à moi. Elle passe ses jambes autour de ma taille. Nous partons pour un tour de manège qui achève de nous épuiser. Nous ne tardons pas à sombrer dans les profondeurs de cet océan de plaisirs…


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Rendez-vous devant la chapelle

La grasse matinée de ce dimanche m’emmène allègrement aux environs de neuf heures. J’ouvre les yeux pour découvrir un ciel entièrement bleu. C’est beau par les vitres de la porte fenêtre. Je saute de mon lit, tout guilleret, avec l’intention d’aller sur le balcon. Anne-Marie est déjà partie. Sans prendre de petit déjeuner. Trop pressée d’aller s’occuper chez elle avant de retrouver ses parents pour midi. J’ai complètement occulté qu’en cette fin octobre, en slip et en T-shirt, il m’en cuirait. En effet, la température n’excède pas 14°. Je me dépêche de rentrer, d’aller aux toilettes, puis à la salle de bain où il fait bien meilleur. Mon Levis, ma chemise à carreaux, mes baskets, de l’eau froide sur le visage. Morts de faim, je dévale les escaliers. Je prends mon petit déjeuner en établissant le timing de la journée. J’ai rendez-vous à quatorze heures devant l’ancienne chapelle gothique. C’est le seul impératif. Dès la vaisselle terminée, je descends à la cave. Jusqu’à aujourd’hui, j’ai rechigné à allumer la chaudière. Là, il vaut mieux permettre à l’ensemble des radiateurs d’entrer en fonction. S’il devait y avoir le moindre souci, j’aurai tout le loisir de m’en apercevoir et de faire le nécessaire.

Au salon, installé au bureau, j‘allume l’ordinateur. Quelle surprise. Deux mails. Celui d’Anne-Marie qui me rappelle que nous nous voyons cet après-midi. Celui de Virginie qui désire me voir vendredi prochain. Prétextant une fois encore qu’elle a plein de choses à me raconter. Elle joint une photo où je la découvre en tenue d’écuyère sur sa monture. Je m’empresse de répondre. Il y a également des courriels sur les messageries privées des forums où je publie mes récits. Récits qui paraissent toujours d’abord sur mon Blog dont les droits sont réservés. De fidèles lecteurs, désireux d’avoir quelques détails précis quant aux aventures des héros que je mets en scène. Cela demande de prendre sur soi, d’y consacrer du temps. C’est ma petite activité intellectuelle des dimanches matins. J’y prends un vrai plaisir. De posséder son Blog c’est un peu comme d’avoir son site de rencontre personnel. Là, ce sont principalement des contacts avec des lectrices. Leurs questions sont bien plus pertinentes et souvent d’une grande indiscrétion.

J’entends gargouiller les radiateurs. La chaleur commence d’ailleurs à envahir toute la grande pièce. Je me lève pour faire une inspection de chacun d’entre eux. En bas comme à l’étage. Je règle le thermostat. Pas plus de 12° dans la chambre à coucher. Pas plus de 12° dans la salle d’entraînement. Tout est parfait. Je vais être livré en fioul et en bois au début novembre. Tous ces petits détails ont leur importance. Je déteste avoir le moindre problème dans mon existence comme dans mes environnements. Il va être onze heures. Le rituel du dimanche. Escalope de saumon à la crème avec frites. Laitue en salade. Coupe glacée en dessert. Je prépare mon repas. La température extérieure est à présent de 19°. Je sors pour faire quelques pas dans la propriété. La surface des eaux du bassin où flottent quantité de feuilles mortes. Les branches du saule y trempent lascivement. Pas un souffle de vent. La seconde partie de la journée s’annonce sous les meilleures augures. Des réjouissances en perspectives qui m’ouvrent l’appétit.

Je mange de ce bon appétit naturel en me préparant mentalement. Je peux prendre tout mon temps puisqu’il n’est que midi quinze. Ce que je fais en dégustant ma coupe glacée au pralin, à la pistache et aux noix de pécan. Un bon café, bien serré, à l’Italienne. Je n’ai plus qu’à procéder à la vaisselle et au nettoyage de l’évier. Vider une machine et suspendre le linge dehors. Je garde mon jeans, ma chemise, mes baskets. Dans le petit sac à dos, trois pommes, des barres de céréales, la gourde isotherme de thé bouillant. Aujourd’hui au jasmin. Le K-ways. La minuscule paire de jumelles. Mes Ray-Ban “Wayfarer“ sur le nez. Ma casquette bleue portant la marque de ma guitare préférée “Martin & Cie“. Je prends quelques poses devant le grand miroir de la penderie. C’est parti. Il n’y a que cinq kilomètres jusqu’à l’endroit du rendez-vous. La température est de 21°. Je roule sous un ciel d’azur. J’arrive toujours un peu en avance. La Clio rouge bronze d’Anne-Marie, garée entre d’autres voitures. Je ne vois ni Anne-Marie, ni Nathalie.

Il y a du monde dans l’enceinte du petit cimetière. La chapelle, désacralisée, accueille souvent et régulièrement des expositions. Des artistes amateurs de la région. Mes amies sont certainement à l’intérieur. Je ferme la voiture, mon sac sur le dos. Effectivement Anne-Marie et Nathalie admirent les toiles exposées. Je les surprends en restant discrètement immobile derrière elles. C’est Nathalie qui s’en rend compte la première. Elles me font toutes les deux des bises. Sous quelques regards amusés des visiteurs présents. C’est une jeune artiste qui propose ses œuvres. Des peintures acryliques plutôt bien pensées et très originales. Nous ne nous attardons pas. Mes deux amies, accrochées à mes bras, m’entraînent à l’extérieur. << C'est quand que tu m’invites à dormir chez toi ? J’aimerais bien. Moi aussi ! >> me fait Nathalie alors que nous traversons la route. Il faut prendre le chemin qui monte en pente douce. D’autres promeneurs. Il est large, nous pouvons évoluer de front tous les trois.

<< Si l’une de nous deux parle école, tu sévis ! >> lance Anne-Marie. Des shorts et des T-shirts auraient été plus adaptés. Mais il ne faut se faire aucune illusion. Cette température est éphémère. Il n’est que quatorze heures quinze. << Tu as fais des trous sur cet itinéraire ? >> me demande Nathalie. Je précise qu’il n’y a aucun abri à bois, aucun cabanon dont les cloisons en offriraient la possibilité. << Dommage ! >> fait encore la jeune femme. Le chemin devient sentier après le calvaire. Un raidillon par endroit. Anne-Marie ouvre la marche. Je suis entre les deux jeunes femmes. Il faut être prudent. Le tapis de feuilles rousses dissimule de redoutables pointes rocheuses. Inutile de prendre le risque de se fouler une cheville. Surtout avant les vacances de la Toussaint qui se profilent. Voilà la carrière d’où était extraite l’argile nécessaire à la fabrication des tuiles. Les bâtiments à l’abandon des anciennes tuileries sont le but de notre randonnée. Ces carrières sont effrayantes. Lugubres. Des parois vertigineuses et raides.

De grosses cordes offrent une sécurité dérisoire aux randonneurs. En proie au vertige j’évite de regarder en bas. Tout comme Nathalie. Ce qui amuse beaucoup Anne-Marie qui se retourne. Elle empoigne ma braguette en disant : << Alors ! On la ramène moins. Hein ! >>. Nathalie s’en rend compte. << Tu ne t’emmerdes plus dis donc ! Ces familiarités sont le fait de passer la nuit ensemble ? >> s’exclame t-elle. Anne-Marie se contente de rire. Elle me lâche pour reprendre la montée. Le sentier redevient chemin. Nous croisons nombre de marcheurs. C’est dimanche. Il fait beau. Peut-être une des dernières belles journées. Mes amies me tiennent souvent par les mains. Ce qui amuse et interroge certainement quelques randonneurs. Voilà les vieux bâtiments de briques rouges. Plein de gens. Nous trouvons un endroit légèrement à l’écart pour prendre notre collation. Le thé encore chaud bouillant. Anne-Marie propose des clémentines, Nathalie des mandarines et moi mes pommes. Il fait vraiment bon au soleil alors qu’il est seize heures.

<< Pipi, ça urge ! >> lance Nathalie. << Là, derrière les murs ! >> fait Anne-Marie. Nathalie se lève, s’éloigne et nous laisse seuls. << Tu ne m’en veux pas que je raconte toujours tout à Nathalie ? >> me demande mon amie. Je la rassure : << La vérité est une vertu. En faire usage est une qualité ! >>. Nous sommes assis en tailleur sur une plaque de béton. En plein soleil. Elle se penche, tend le bras pour empoigner ma braguette. Son sourire malicieux. Elle défait ses cheveux. Nathalie revient, nous surprend ainsi. << À moi ! >> lance Anne-Marie en se levant à son tour. << Fais gaffe, il y a plein de cacas et de papiers partout ! >> précise Nathalie en s’asseyant. << Vous en étiez où ? >> demande t-elle en empoignant elle aussi ma braguette. Nous en rions aux éclats. Elle rajoute : << Je dors chez toi quand ? >>. Pour toute réponse je glisse ma main entre ses cuisses pour monter lentement à l’entre jambes. Anne-Marie revient. Nous restons là à profiter de cette douceur déclinante. D’ici une demi heure il faudra enfiler les K-ways.

Anne-Marie, assise en tailleur, comme nous, se met à quatre pattes pour venir déboutonner ma braguette. Les gens les plus proches sont à une trentaine de mètres. Un groupe qui s’apprête à repartir. Je me retrouve rapidement avec le sexe à l’air. Caché par mon sac à dos. D’abord dans la main d’Anne-Marie, puis dans celle de Nathalie. Elles se le refilent pour jouer avec tout en parlant de leurs vacances. C’est adorable. Mon érection les amuse. Moi aussi je dois pisser. << On t’accompagne ! >> lance Nathalie. Il est dix sept heures. Nous contournons le bâtiment. Effectivement, il vaut mieux faire attention où l’on met les pieds. À tel point que je décide de faire ça dans la descente. Il faut ruser pour ne pas nous retrouver entre deux groupes de randonneurs. Mon envie devient torture. Nous quittons le sentier pour grimper un amas rocheux. Je suis entre mes deux amies qui s’installent comme au spectacle. Je suis extrêmement gêné. << Tu fais ta chochotte ? >> me lance Nathalie. Je me déboutonne. Anne-Marie se précipite pour saisir mon sexe.

Elle le tient pour en diriger les jets. Son autre bras autour de ma taille. Nathalie qui tourne autour de nous. Ma "guide" fait un dessin abstrait contre la roche. Nathalie photographie en disant : << Une œuvre d’Art ! >>. Nous en rigolons comme des bossus. << Laisse-moi essayer ! >> s’écrie Nathalie. Anne-Marie lui tend l’objet de sa convoitise. << C’est génial ! >> s’écrie t-elle. Elle secoue les dernières gouttes, penchée en avant, son visage à faible distance. Dans ces situations extraordinaires je m’attends toujours à des initiatives féminines imprévisibles et surprenantes. Anne-Marie fait deux photos. Accroupie, concentrée. << Je filme ! >> précise t-elle. Nathalie agite mon sexe en direction de l’objectif. Quand je ris, ça gicle toujours un peu n’importe comment. Ce qui est le cas sur ma basket droite et sur la gauche de Nathalie. Je peux enfin remballer, m’ajuster. Nous enfilons nos K-ways. Nous marchons d’un bon pas. Voilà le dangereux sentier qui surplombe les ravins de la carrière. Prudence. Anne-Marie se retourne. Nous stoppons au bord du gouffre.

Je ne dois surtout pas regarder en bas. Il y a des gens qui paraissent tous petits au fond. << Et si tu te baladais avec ton "machin" à l’air, jusqu’à la voiture ? >> lance t-elle. << Oh oui ! >> s’exclame Nathalie. Devant cette idée saugrenue je reste consterné. Je dis : << Mais vous êtes folles toutes les deux ! Et si quelqu’un me voit ! >>. Posément, Anne-marie explique : << S’il y a quelqu’un, tu prends l’une de nous deux dans tes bras et le tour est joué ! >>. Nathalie surenchérit en disant : << C’est pourtant simple ! >>. Elle ne me laisse d’ailleurs plus une seconde de réflexion. Nathalie s’accroupit pour déboutonner mon 501. Je regarde devant, derrière, mais pas vers le gouffre. Personne. Nous reprenons la descente dans cette configuration surréaliste. Anne-Marie impose plusieurs arrêts. À chaque fois Nathalie devance son élan. Anticipant le geste de sa main pour se saisir la première de ma virilité toute molle. Le "truc", expliqué par Anne-Marie, fonctionne à la perfection. Ce ne sont que des gens qui nous dépassent. Personne ne monte.

Elle se met contre moi, je referme mes bras et les marcheurs nous contournent sans imaginer un seul instant notre stratagème. Mais c’est Nathalie qui s’en empare à chaque fois. Véloce, habile et surtout rapide. Le crépuscule annonce la nuit. Le disque de la lune, encore pleine, va éclairer notre avancée. Il est dix neuf heures quand nous arrivons à la chapelle. Je remballe avant de traverser la route. L’endroit est à présent désert. Un couple change de chaussures à côté de sa voiture. Je propose un bon restaurant. Il y a un excellent établissement au bourg voisin. “Le Bol d’Or“. Mes deux amies se consultent du regard. << Mais pas trop tard, demain on a école ! >> lance Nathalie. Je les rassure. J’ouvre la route. Anne-Marie et Nathalie me suivent. Il y a quelques véhicules garés sur le parking. Ce ne sont pas les tables qui manquent. La nôtre nous accueille près de la baie vitrée. Des tomates farcies, accompagnées de Macaronis au Parmesan nous régalent. Mes deux amies font un tas de projets pour leurs vacances. Et pour après.

<< C’est assez génial cette relation à trois. Je n’imaginais pas cela possible ! >> fait à plusieurs reprises Nathalie. Trois tartelettes aux myrtilles avant un dernier café. L’addition. Les adieux sur le parking, dans une fraîcheur désagréable. << On ne se revoit plus avant trois semaines ! >> s’exclame Nathalie. << Si, mais en webcam ! >> précise Anne-Marie. Elle rajoute : << Tu nous la montres en vrai une dernière fois ! >>. Je reste pantois. << Allez, juste un peu ! >> fait Nathalie. Je regarde partout autour de nous. La lumière de la lune. Entre nos deux voitures je déboutonne mon Levis. J’en extrais le locataire pour l’agiter. Je me sens d’un ridicule ! Elles rient toutes les deux aux éclats. Je remballe car il fait vraiment froid. Les K-ways ne sont plus que de dérisoires coupes vent. Trois bises à chacune. Nous nous séparons alors qu’il n’est que vingt heures trente. Assis à mon volant, je regarde la Clio disparaître derrière la salle polyvalente. Je démarre. Je suis chez moi pour vingt heures quarante cinq. Une rapide toilette. Je suis en peignoir devant l’ordinateur.

C’est l’heure du rendez-vous webcam avec Anne-Marie. Nous faisons le bilan de cet agréable week-end. << Nathalie t’apprécie beaucoup. Elle te trouve hyper rassurant et pas du tout exigeant ! >> précise mon amie. Elle m’explique à quel point c’est sécurisant : << Que tu sois seul avec elle ou qu’on soit tous les trois, elle se sent en sérénité totale ! >>. Nathalie n’est pas la seule femme à faire ce constat. Je n’ai strictement rien du mâle alpha, du "mort de faim" ou encore du "tireur d’élite". J’aime la compagnie des femmes pour de toutes autres raisons. Elles le sentent. Je les écoute. Certaines femmes du moins. Nous terminons par notre petite masturbation virtuelle et rituelle avant de nous souhaiter une bonne nuit. << Demain soir, vingt et une heures, ici-même ! >> conclue Anne-Marie. Je retrouve la douceur de mes draps alors qu’il n’est pas vingt deux heures…


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